Financement des PME : Bpifrance estime pallier la défaillance des acteurs privés
En 2012, Bpifrance est intervenue dans le capital de 881 entreprises, soit plus d'une opération sur deux d'investissement au capital des PME. Une montée en puissance qui s'explique notamment par la frilosité et la peur de prise de risque des acteurs privés.
Je m'abonneL'an dernier, Bpifrance, la Banque publique d'investissement, spécialisée dans le financement en fonds propres, a injecté 1,3 milliard d'euros dans 881 PME françaises, de façon directe ou indirecte. Des chiffres qui constituent un très bon score, selon Nicolas Dufourcq, son directeur général qui a présenté le 20 novembre l'étude annuelle de son activité.
Résultat: sur les 1548 entreprises financées en fonds propres en France, plus de 50% l'ont été par la Banque publique d'investissement. Cette proportion est encore plus importante dans le capital-risque et l'amorçage (financement des dépenses préalables à la création d'une société), où Bpifrance intervient dans (presque) 100% des opérations. La raison? Les investisseurs privés souhaitent ne pas intervenir seuls, les rendements étant trop faibles pour soutenir (en majorité) des start-up technologiques.
Un marché du capital-investissement encore difficile
Même chose du côté du marché du capital investissement (voir notre encadré ci-dessous), qui consiste à prendre des participations majoritaires ou minoritaires dans le capital de petites et moyennes entreprises généralement non cotées. Ce marché, subissant en 2012 la dégradation du contexte conjoncturel, a enregistré une baisse des investissements en fonds propres très nette par rapport à l'année précédente. Une non surprise pour le directeur général de Bpifrance, dans la mesure où les banques, soumises à la réglementation prudentielle de Bâle III, resserrent leurs conditions de crédit aux entreprises.
Lire aussi : La Minute Du Boss : La rentabilité pour injonction : nouveauté salutaire ou effet de mode passager ?
Ainsi, le rôle de Bpifrance dans la levée de fonds et le financement de l'économie française a été déterminant en 2012. Alors que l'ensemble du marché du capital investissement était orienté à la baisse (- 22 %), les levées de fonds réalisées par Bpifrance et ses partenaires ont progressé de plus de 65 % en 2012 (une comparaison faite au regard des résultats des différentes structures regroupées au sein de Bpifrnace: Oséo, CDC entreprises et FSI). Cette somme représente pas moins de 44% des capitaux levés par l'ensemble du capital-investissement français.
Quant au capital-développement, qui concerne les PME plus matures, le poids de l'action de Bpifrance est passé de 14% des montants levés en 2011 à 38% en 2012 et de 45 % des entreprises investies en 2011 à 53 % en 2012. La Banque publique d'investissement semble donc être un véritable catalyseur de croissance économique.
Le capital-investissement se décline sous quatre formes: le capital-risque pour financer le démarrage de nouvelles entreprises, le capital-développement pour financer le développement de l'entreprise, le capital-transmission ou LBO destiné à accompagner la transmission ou la cession de l'entreprise, et le capital-retournement pour aider au redressement d'une entreprise en difficulté.