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[Enquête] PME françaises, le monde vous appartient

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[Enquête] PME françaises, le monde vous appartient

Aéronautique, luxe, biotech, agroalimentaire, industrie chimique... La liste des secteurs dans lesquels nos entreprises brillent à l'international est longue et pourrait encore s'agrandir, sous l'impulsion de politiques publiques incitatives...

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Nouveau crédit export pour les PME, création de Business France, organisation du premier forum des entreprises à l'international, lancement d'une banque pour l'export... Depuis le début d'année, le gouvernement passe à l'offensive pour relancer les exportations françaises. Parmi les dernières mesures en date, la création, fin mars, du Conseil stratégique de l'export (CSE), présidé par Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger. La mission du Conseil: coordonner le déploiement du plan d'actions gouvernemental dédié au soutien des filières exportatrices d'avenir afin de rééquilibrer la balance commerciale du pays.

Il faut dire que l'enjeu est de taille. Même s'il s'est réduit, le déficit commercial de l'Hexagone grimpe à 53,8 milliards d'euros en 2014. De quoi apporter de l'eau au moulin de la horde de "déclinistes", pessimistes et autres adeptes du "french bashing".

Pourtant, sur de nombreux plans, la France n'a pas à rougir de sa situation économique à l'international (voir l'infographie "Portrait-robot d'une France qui gagne"). La bonne santé de secteurs tels que ­l'aéronautique1, le luxe, la santé ou encore l'agroalimentaire est liée à l'excellence de ces savoir-faire historiques "à la française". Une dynamique qui maintient l'Hexagone au sixième rang du classement des pays exportateurs de marchandises, derrière la Chine, les États-Unis, l'Allemagne, le Japon et les Pays-Bas, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale du commerce (avril 2015). Elle arrive même en quatrième place des exportations de services commerciaux. Des positions qui pourraient se renforcer cette année grâce aux effets cumulés de la baisse des prix du pétrole, de la dépréciation de l'euro et de l'amélioration de la conjoncture intérieure.

Une nouvelle dynamique ?

Valorisation de la "marque France", plans industriels stratégiques, investissements d'avenir... Outre l'action gouvernementale, le pays peut s'appuyer sur un vivier de nouvelles pépites positionnées sur des secteurs de pointe où l'Hexagone ne se distinguait pas particulièrement jusque-là, pour redorer son image sur la scène internationale. De Giroptic et sa caméra HD 360° à Withings (voir photo ci-contre) et ses objets de santé connectée, en passant par Devialet avec son enceinte Wi-Fi très haut de gamme ou encore Hexo+, qui propose un drone autonome, et Cityzen Sciences, dont le tee-shirt connecté mesure l'activité cardiaque, l'imposante délégation française envoyée au Consumer Electronic Show de Las Vegas en janvier 2015 (120 entreprises, dont 66 start-up) a, à ce titre, marqué les esprits.

Certains diront que le vainqueur du salon des technologies est, cette année, le téléviseur 4K. D'autres diront qu'il s'agit des voitures connectées. Ils ont tort. Le champion du CES est la France, commentait même Jason O. Gilbert, journaliste américain chez Yahoo Tech, à propos de l'événement. On n'imagine pas la France comme un centre technologique international, comparée aux États-Unis, à la Chine, à la Corée et au Japon. Mais ces dernières années, les start-up françaises ont lancé de nouveaux produits incontournables, en alliant ingéniosité, intelligence, conception et vision de l'avenir", poursuit-il. Et les "frenchies" ne se limitent pas à l'innovation produits... Cliquez ici pour continuer la lecture sur la page suivante.

(1) Excédent commercial record en 2014, de 23,6 Mds€

Le succès mondial de Deezer (site de musique en ligne), Blablacar (site de covoiturage), Criteo (reciblage publicitaire) ou encore Videdressing.com (site de vente de vêtements et accessoires entre particuliers) illustrent le dynamisme actuel de la French tech dans ce qu'elle a de plus varié, galvanisant avec elle de nombreux écosystèmes en régions.

On peut, bien sûr, citer d'autres secteurs prometteurs pour les PME, comme les biocarburants (Deinove, Global Bioenergies), les cosmétiques (Laboratoires Biocos, Gemology) ou encore la pharmacologie (HRA-Pharma, Horus Pharma). "Nous détenons encore une forte capacité d'innovation dans le domaine de la robotique. Nous sommes les deuxièmes plus importants déposeurs de brevets en la matière", martèle l'économiste Robin Rivaton, auteur de La France est prête.

Le petit robot humanoïde Nao, conçu par Aldebaran Robotics (rachetée en 2012 par le groupe japonais Softbank) est sans doute l'une des plus belles réussites françaises en la matière, ces dernières années. Medtech (robotique médicale), Blue Frog Robotics (robot d'assistance) ou Eos innovation (surveillance) sont autant d'autres exemples de réussite.


Taille critique

"Cette dynamique est intrinsèquement liée à la qualité de nos formations supérieures mais aussi à un environnement très favorable à la recherche et l'entrepreneuriat, grâce à des dispositifs tels que le Crédit impôt recherche ou le Volontariat international à l'étranger (VIE)", explique Henri Baïssas, directeur général délégué export de Business France, née en janvier dernier de la fusion d'Ubifrance et de l'Agence française pour les investissements à l'international (AFII). Reste que, dans les faits, peu de PME et ETI se laissent tenter par l'international. Les sociétés seraient même de moins en moins nombreuses à exporter, selon la dernière étude de l'Observatoire des entreprises d'Ellisphère, publiée fin 2014. Entre 2008 et 2012, leur part serait ainsi passée de 14,3% à 12,3%, sur un panel de 995 000 entreprises.

Crise économique, accès difficile aux financements, environnement réglementaire instable... "En France, il existe un enjeu de taille critique pour attaquer l'export, pointe Fanny Letier, directrice exécutive en charge des investissements en fonds propres PME chez Bpifrance. La gestion des ressources humaines à l'international, la capacité à s'entourer des bonnes expertises et à identifier les meilleurs partenaires pour chasser en meute représentent autant de défis à relever pour un entrepreneur français aujourd'hui".

C'est notamment la raison pour laquelle a été lancé l'Accélérateur Bpifrance en début d'année, en partenariat avec la DGE. Ce programme va, pendant deux ans, accompagner de manière intensive une soixantaine de PME à fort potentiel de croissance, notamment sur le front du développement international. Si beaucoup de freins sont d'ordre financier et structurel, le problème de l'export français est aussi culturel. "Les deux handicaps majeurs de nos entrepreneurs à l'étranger sont leur faible niveau en langues étrangères et leur manque de projection à l'international", analyse Henri Baïssas. Cliquez ici pour terminer la lecture sur la page suivante.

Rebâtir l'outil industriel

Pour ceux qui osent se lancer, la méconnaissance des relations d'affaires et des bonnes pratiques à l'étranger est doublée d'un déficit de culture de la vente. Pour Fanny Letier, "nous fabriquons des produits sophistiqués et raffinés en pensant que leurs qualités intrinsèques suffisent à les commercialiser. Dans les faits, cela ne fonctionne pas comme ça, il faut partir du client et le convaincre que c'est la réponse à son besoin ; les Américains l'ont bien compris".

Une mentalité qui empêche bien souvent les entrepreneurs de transformer leur innovation en opportunité commerciale et de trouver le juste positionnement à l'international, regrette Bertrand Guilbaud, directeur général de l'IRT b<>com. Depuis 2012, cet institut de recherche technologique rennais a justement pour mission d'accélérer les transferts technologiques industriels dans les secteurs de l'hypermédia (réalité augmentée, sons et images 3D, etc.) de l'e-santé et du très haut débit, dans une démarche qui se veut avant tout transversale et multiculturelle.

"Pour moi, la priorité est d'abord de rebâtir un appareil industriel efficace à l'échelle nationale. Celui-ci est aujourd'hui abîmé et anémié, ce qui pose problème pour prétendre au rang d'expert mondial dans un certain nombre de domaines", souligne l'économiste Robin Rivaton. Le gouvernement semble avoir pris la mesure du problème, en annonçant, début avril, une série de mesures pour soutenir l'investissement des PME dans l'équipement industriel. Reste à vérifier que ces annonces seront suffisantes pour pousser les patrons à développer leur business à l'étranger. En effet, comme le souligne Henri Baïssas (Business France), " à l'export, le levier central reste l'entrepreneur". Impossible, donc, de déplacer les frontières sans ce maillon-clé de la chaîne de valeur.


 
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