Y-Brush veut en mettre plein les dents

A Caluire, dans la banlieue lyonnaise, la start-up industrielle Y-Brush vient d'emménager dans ses nouveaux locaux. Ce site de 1 500 m² constitue la seule et unique usine française de brosses à dents électriques. Des brosses à dents innovantes et brevetées, au design unique. Le concept ? Un appareil épousant la forme des mâchoires, tapissé de 35 000 petits poils de nylon et qui, grâce à des vibrations électriques, permettent de nettoyer en même temps toutes les faces des dents. Résultat : un brossage efficace en dix secondes top chrono.

Diversification

L'idée est née d'une frustration, celle de son cofondateur Benjamin Cohen, ingénieur en bioinformatique : « J'en avais assez de perdre plusieurs minutes chaque jour pour me brosser les dents correctement. » Avec Christophe Cadot, ingénieur en sciences, il développe donc cette fameuse brosse, baptisée Y-Brush en raison de sa forme en Y.

Après quatre ans de recherches et de prototypages et après un Kickstarter international de 200 000 dollars, l'industrialisation est lancée fin 2019. Depuis, la demande explose, boostée de surcroit par une participation au CES 2021 et par un passage l'année dernière dans l'émission télé "Qui veut être mon associé?", même si aucun investissement n'a finalement été acté.

Croissance

La start-up, qui affirme être désormais presque à l'équilibre financier, a vendu 20 000 unités en 2020 et 60 000 en 2021. Elle compte bien suivre le même trend en 2022 et tripler encore en 2023, 2024, voire 2025. Avec au menu un élargissement de ses canaux de distribution.

Depuis quelques mois, les brosses à dents ont ainsi fait leur entrée dans les rayons de grands magasins comme Boulanger, la Fnac et Darty. "Nous visons aussi une augmentation de nos ventes à l'international. Elles représentent aujourd'hui 30% de notre chiffre d'affaires, uniquement via notre site web", précise Benjamin Cohen. Le développement du chiffre d'affaires passera aussi par la diversification des activités.

La start-up propose depuis peu du dentifrice, du fil dentaire, divers accessoires. Le tout fabriqué en France, priorité des deux jeunes entrepreneurs, sensibles au sujet de la réindustrialisation du pays.

Perspective

Pour se doter des capacités de production nécessaires à cette accélération, Y-Brush a investi tout récemment dans des locaux dix fois plus grands que son site historique. L'entreprise s'est également équipée en nouvelles machines de production et a recruté. Mais ses efforts devront être encore renforcés pour assumer ses ambitions. "D'ici la fin de l'année, nous allons accueillir une quinzaine de personnes supplémentaires", explique Benjamin Cohen, en annonçant par ailleurs un investissement de 10 millions d'euros à prévoir dans les cinq prochaines années afin de pouvoir produire des centaines de milliers de brosses à dents électriques. Le financement proviendra, pour partie, d'une levée de fonds de 5 millions d'euros dont le closing devrait intervenir sous peu.