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Greentech, pionnière de la biotechnologie végétale

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Greentech, pionnière de la biotechnologie végétale

L'entreprise auvergnate est trentenaire, elle fait figure de pionnière de la biotechnologie végétale. Son job : développer et produire des ingrédients actifs à partir de ressources naturelles issues des mondes végétaux, marins et microbiens. Portée par une politique de R&D intensive, elle ambitionne de doubler son chiffre d'affaires d'ici 5 ans pour atteindre le seuil symbolique des 100 millions d'euros.

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Elle fête cette année ses 30 ans d'existence. Trois décennies de R&D et de production de haut-niveau autour des biotechnologies végétales. Jean-Yves Berthon, son dirigeant et fondateur, - docteur en biologie par ailleurs -, se souvient de cette époque, au milieu des années 90, où un média spécialisé avait listé les entreprises françaises de biotechnologie. Elles se comptaient alors à peine plus que sur les doigts des deux mains. En 2022, elles sont désormais plusieurs milliers... Le positionnement avant-gardiste de la start-up auvergnate, presque devenue ETI désormais avec ses 230 salariés et ses 48 millions d'euros de chiffre d'affaires, lui a d'ailleurs permis de « truster » un nom, Greentech, aujourd'hui couramment utilisé pour désigner l'écosystème des entreprises plaçant la technologie au service du développement durable.

Au-delà de ce nom symbolique, grâce notamment à des efforts importants en recherche et développement (15% de son chiffre d'affaires, 20% de l'effectif, Une cinquantaine de brevets), Greentech a su créer son chemin pour asseoir ses positions de leader français, voire mondial, sur plusieurs de ses applications. Elle est par exemple le premier producteur européen de micro-algues et s'inscrit tout en haut de l'affiche des fournisseurs de principes actifs végétaux à destination du secteur de la cosmétique.

Utiliser les arguments du végétal pour remplacer la chimie

L'entreprise (certifiée ISO 26.000 et 22716 mais aussi Ecovadis gold, fair life, Ecocert, RSPO et GMP...), développe et produit des ingrédients actifs à partir de ressources naturelles issues des mondes végétaux, marins et microbiens. Ces ressources sont collectées dans plus de 50 pays dans une démarche se voulant durable et équitable. Plus de 51% de ses matières premières végétales sont bio par exemple. Au Pérou, elle a monté depuis 20 ans une filière d'approvisionnement faisant vivre plus de 10.000 familles localement autour de l'huile d'Inca Inchi, huile très riche en omega 3. En plus de cette filière, huit autres sont certifiées commerce équitable (le curcuma à Madagascar par exemple, l'amande de Palestine ou encore le bambou français).

Positionnée initialement sur le secteur de la pharmacie puisque de nombreux médicaments font appel à des actifs végétaux, Greentech est désormais solidement ancrée sur plusieurs marchés. En particulier sur le secteur de la cosmétique, qu'elle a exploré dès 1995 et dont elle est un des fournisseurs phares. La cosmétique représente d'ailleurs plus de 50% de son chiffre d'affaires.

Au fil de ses opérations de croissance externe (Greensea, Solactis, Mapric, Eranova, Greencell, AllMircoAlgae, Extraction Végétale des Laboraoires Gifrer...), et organique, l'entreprise auvergnate a également pris ses marques sur d'autres marchés. En particulier sur celui de la nutraceutique, des bioplastiques, de l'environnement et de l'agronomie. « Notre fil rouge, notre raison d'être sont très clairs», synthétise Jean-Yves Berthon : « Nous développons des produits qui prennent soin de l'Homme et de son environnement avec une efficacité similaire, voire meilleure, que celle des produits chimiques ou traditionnels ».

L'entrepreneur illustre : « Nous travaillons par exemple sur le sujet du microbiote et des dysbioses puisqu'on sait qu'elles ont un rôle dans de nombreux maux, digestifs évidemment mais elles influent aussi sur le cerveau, l'humeur et certaines maladies contre l'autisme ou Alzheimer ». Et de poursuivre : « Pour le secteur de l'environnement, les micro-organismes permettent de dépolluer les effluents de manière naturelle, ce qui offre des solutions notamment pour arroser les cultures et les plantations sans puiser dans l'eau potable».

L'agroécologie, un marché à très fort potentiel

Concernant l'agroécologie, « un marché encore nouveau », les perspectives s'annoncent plus que porteuses. A tel point qu'elle pourrait à moyen terme devenir le premier marché de Greentech. Les exigences des consommateurs couplées à une réglementation de plus en plus stricte devraient en effet booster le recours aux ingrédients actifs produits à partir de végétaux, de micro-algues ou de micro-organismes. Dont ceux de Greentech évidemment. « Nous n'allons pas remplacer toute la chimie mais je pense que nous avons les solutions pour se substituer à une bonne partie des intrants chimiques de l'agriculture. Faut-il encore que les pouvoirs publics nous laissent avancer correctement sur ce sujet, -nos concurrents et nous- , en homologuant plus rapidement les produits. Le processus en France est particulièrement long, il va falloir accélérer pour que le plan Ecophyto 2025 ne soit pas une nouvelle fois retardé... ».

Doubler son chiffre d'affaires

Greentech exporte actuellement plus de la moitié de son chiffre d'affaires, vers une quarantaine de pays, en s'appuyant sur huit filiales. Elle produit plus de 5.000 références représentant 3.000 tonnes d'ingrédients par an. Grâce à six usines, dont quatre en France (une usine de micro-algues près de Montpellier, deux sites de production de micro-organismes dans le Cantal et dans le Puy-de-Dôme et son vaisseau amiral d'extraction végétale de Clermont-Ferrand), le groupe dispose d'une capacité d'extraction d'ingrédients liquides, mous et secs de l'ordre de 30 tonnes par jour.

Portée par la prise de conscience générale de la nécessité de protéger l'environnement, positionnement qu'elle avait dès sa création il y a trente ans, Greentech veut désormais aller plus loin. Elle ambitionne de doubler son chiffre d'affaires d'ici cinq ans tout en portant son effectif à 370 personnes environ. Pour suivre ce rythme, elle doit augmenter ses capacités de production. Elle va ainsi investir 15 millions d'euros, sur son fief historique du Biopôle de Clermont-Ferrand dans un nouveau bâtiment (écoconçu évidemment !) de quelque 8.000m² qui devrait être livré à l'automne 2023. Il lui permettra de doubler ses capacités d'extraction végétale. « Depuis 30 ans, nous croyons dans l'avenir de la biotechnologie végétale. Nous avions raison ! », conclut l'entrepreneur qui, après trois décennies de travail acharné et de déplacements aux quatre coins de la planète, semble toujours aussi passionné.


 
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