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Voyages d'affaires: les PRESTATAIRES bichonnent les PME

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Parce qu'elles représentent un marché à fort potentiel pour les acteurs du voyage, les petites et moyennes entreprises bénéficient de tarifs attractifs et de services «plus». Chez les transporteurs, les hôteliers et les loueurs.

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Temps au beau fixe pour le voyage d'affaires. Estimé, l'an passé, à 25,9 milliards d'euros par American Express, le budget consacré par les entreprises françaises à leurs déplacements et leurs voyages devrait connaître, cette année encore, une progression de 3 à 4%, pour avoisiner les 26,5 milliards d'euros. Les raisons de cette embellie persistante? «La crainte d'une nouvelle attaque terroriste s'estompe et la mondialisation économique incite les entreprises à élargir leur champ d'action au niveau planétaire», répond Frédéric Molina, directeur des ventes France de Carlson Wagonlit Travel. Et les PME ne sont pas en reste. Selon le porte-parole de CWT, leurs dépenses pèsent environ un quart du marché et devraient, elles aussi, augmenter de 3 à 4% cette année. Et leur quête du juste prix est identique à celle des grands comptes. Car même si elles ne sont pas toutes dotées d'une politique voyages digne de ce nom, leur objectif n'en est pas moins la maîtrise de ce budget, qui figure bien souvent dans le top 3 de leurs postes de dépenses. Elles recherchent donc des économies, qu'elles réalisent sur le transport, l'hébergement et la location de véhicules, qui représenteraient 80% de leurs charges liées aux déplacements professionnels, selon Carlson Wagonlit Travel. Les prestataires l'ont bien compris et leur concoctent des offres dédiées sous la forme de cartes d'abonnement, de programmes de fidélité et de palettes de services adaptées à leurs besoins. Ils expérimentent également de nouveaux procédés marketing, comme le «yield management», qui permet aux hôteliers et aux transporteurs de faire fluctuer leurs prix selon leur taux de remplissage. Et de faire profiter les PME de prix attractifs, notamment en période creuse. Très tendance aussi, le «dynamic pricing» est en passe de devenir un sport national dans les chaînes hôtelières, les compagnies aériennes et ferroviaires. Son principe? Vous faire bénéficier de tarifs réduits dès lors que vous effectuez une réservation anticipée. Enfin, pour séduire les PME, les prestataires du voyage d'affaires veillent à leur faire gagner du temps en développant des services via le Web. Possibilité d'imprimer son coupon d'embarquement depuis son bureau chez Air France, nouveau site de réservation en ligne dédié aux PME («espace pro») à la SNCF... Même les agences de voyage suivent cette tendance. Carlson Wagonlit Travel a lancé, au printemps dernier, un nouveau portail destiné aux petites structures. Une formule tout bénéfice pour les entreprises, qui peuvent réserver à distance avion, train, hôtel, tout en profitant des tarifs négociés par le réseau.

@ GETTY IMAGES

1 TRANSPORT TRAIN OU AVION: FAITES JOUER LA CONCURRENCE

Les transporteurs rivalisent d'ingéniosité pour offrir aux PME les meilleurs tarifs et les services qui feront gagner un temps précieux à leurs collaborateurs nomades.

Train, vols réguliers ou low cost: le voyageur d'affaires a le choix. L'avantage de cette surenchère concurrentielle? Les acteurs se sont engagés dans une course aux prix bas dont les clients sont les premiers bénéficiaires. Ce sont avant tout la destination et le temps dont vous disposez pour effectuer votre aller/retour qui détermineront votre choix. «L'avion devient réellement compétitif quand l'aller simple dépasse les trois heures de trajet», estime Chantai de Grandourt, responsable des produits au sein de la direction commerciale d'Air France. C'est sans compter sur les low cost, ces hard discounters de l'aérien, comme Easyjet, qui dessert Toulouse, Nice, Bordeaux et La Rochelle, depuis la capitale, à des prix imbattables. A condition, toutefois, de réserver son billet à l'avance. Ainsi, un Paris/ Nice réservé trois jours avant votre départ vous revient à 205 euros l'aller simple. Pour le même billet acheté dix jours à l'avance, vous ne devrez débourser que 51 euros. Air France l'a bien compris et propose à sa clientèle d'affaires des réductions sur le plein tarif en cas de réservation anticipée. Si vous achetez votre billet au moins 21 jours avant votre départ, vous pourrez bénéficier de 50 à 80% de réduction sur le plein tarif. En contrepartie, ces billets ne sont ni échangeables, ni remboursables. Si vous voyagez souvent en métropole, sachez qu'Air France propose une carte d'abonnement nominative, commercialisée 599 euros, qui octroie de 26 à 32% de réduction sur le plein tarif et ce, sur tous les vols. La carte est, d'après la compagnie, rentabilisée en cinq voyages en moyenne. Ses détenteurs bénéficient, de surcroît, d'avantages malins, comme la priorité sur la liste d'attente, la possibilité d'annuler leur billet sans frais ou de le réserver à la dernière minute. En tant que dirigeant de PME, vous avez également accès gratuitement au programme de fidélité Voyageur Rewards. Le principe est simple: chaque vol effectué rapporte des points, convertibles en billets gratuits, en surclassements, etc. A titre indicatif, il faut, en moyenne, 25 allers-retours en France pour gagner un billet gratuit. Dernier avantage, la carte Flying Blue vous permet de cumuler des «miles», convertibles en billets gratuits à usage professionnel ou privé.

Le train gagne du terrain. On l'aura compris, la compagnie aérienne se plie en quatre pour séduire les PME car son principal rival, le train, ne cesse de gagner du terrain. En juin 2007, Strasbourg ne sera plus qu'à 2 h 20 de Paris en TGV, contre 4 heures à ce jour. Avec son Pass'entreprise, la SNCF choie les PME. Pour 150 euros par an, vous recevrez dix cartes utilisables par tous vos collaborateurs, qui leur garantissent une réduction de 5% sur le plein tarif en première et en seconde classes. Autre produit qui intéressera les voyageurs effectuant régulièrement le même trajet: l'abonnement Fréquence. Par exemple, pour 419 euros par an, vous bénéficiez de billets à moitié prix toute l'année en deuxième classe sur la liaison Paris/Lyon. Si vous voyagez régulièrement (au moins deux allers-retours par mois), simplifiez-vous la vie en vous offrant la carte Grand Voyageur. Valable trois ans, elle vaut 30 euros et vous donne accès à des salons privés en gare, dotés de connexion Internet. En outre, vous cumulez des points S'miles, à convertir en billets gratuits ou en cadeaux (location de voitures, nuits d'hôtel, etc.).

Et le train sévit également hors de l'Hexagone. Paris n'est plus qu'à 2 h 35 (2 h 15 en 2007) de Londres en Eurostar. Seize navettes aller/retour sont assurées quotidiennement. Et depuis octobre 2005, la compagnie, qui détient plus de 70% du marché sur cet axe, propose aux hommes d'affaires de voyager en «business premier». Dans cette première classe améliorée, le manager bénéfice de services «plus», tels qu'un enregistrement réduit à 10 minutes, un repas gastronomique servi à bord, un siège équipé de prises électriques, etc. Le tout pour un prix lui aussi digne d'une première classe: à partir de 459 euros l'aller- retour. Le Thalys, de son côté, vous transporte de Paris à Bruxelles en 1 h 22. Les PME peuvent adhérer au programme Thalys Corporate et bénéficier de tarifs allégés (- 15% sur le plein tarif) à condition d'acheter vingt cartes par an (utilisables par tous les collaborateurs) au prix de 550 euros. Au second semestre 2007, toutes les rames Thalys devraient être équipées du système wi-fi permettant aux voyageurs d'affaires de lire leurs e-mails en toute tranquillité.

GAGNEZ DU TEMPS GRACE AU NET

Pour réduire le temps d'enregistrement à l'aéroport, Air France propose aux hommes d'affaires de s'enregistrer, 24 heures avant leur départ, sur Internet, puis de retirer leur carte d'embarquement à l'aéroport, grâce a une borne électronique. Mieux encore, il est désormais possible d'imprimer directement, de chez soi ou depuis son bureau, son coupon d'embarquement et ce, sur toutes les destinations. Par ailleurs, des tapis «dépose bagages» sont mis à la disposition des business men pressés. Seules une pièce d'identité et la carte d'enregistrement vous seront demandées. Enfin, depuis juin 2006, la SNCF met à disposition des PME un espace de réservation en ligne baptisé Espace Pro. A la clé, un suivi de vos commandes et des fonctionnalités qui simplifient et accélèrent les réservations.

2 HOTELLERIE NEGOCIEZ DES PRIX ATTRACTIFS, DU DEUX ETOILES A L'HOTEL DE LUXE

Des réductions de 5 à 20% sur les prix publics, des chambres high-tech équipées du système wi-fi, des services de blanchisserie et de conciergerie: les hôteliers se mettent en quatre pour satisfaire leur clientèle d'hommes d'affaires.

De l'entrée de gamme au luxe, de l'auberge de charme à l'hôtel business... L'offre hôtelière européenne est pléthorique. Le marché est toutefois dominé par deux pointures nationales: le groupe Accor (Formule 1, Ibis, Novotel, Mercure, Sofitel et Suithotel) et son challenger, Louvre Hôtels (Campanile, Kyriad, Kyriad Prestige et Concorde). Ces deux enseignes présentent de fortes similitudes.

Toutes deux possèdent des centaines d'établissements dans les grandes et moyennes villes, en France et à l'étranger, et couvrent tous les segments de marché, de l'entrée de gamme au quatre étoiles. Leurs enseignes répondent également aux attentes distinctes de la clientèle. Fonctionnels, les hôtels Ibis, Campanile et Novotel sont plus généralement situés en périphérie des grandes métropoles. De leur côté, les établissements Kyriad, Kyriad Prestige et Mercure jouissent bien souvent d'une situation intra-muros et revendiquent une décoration soignée. Pour compléter son offre et répondre à une frange de sa clientèle recherchant à la fois l'authenticité et le prix, Accor s'apprête à lancer, en 2007, une nouvelle enseigne deux étoiles à la décoration personnalisée, qui cherche à concurrencer les hôtels indépendants de centreville. Le principal intérêt de ces chaînes hôtelières réside dans la standardisation du service. Ici, pas de mauvaise surprise; les enseignes peaufinent leur concept et s'attachent à le respecter à la lettre, quel que soit l'établissement.

Des tarifs négociés. Leur autre avantage - et pas des moindres - est lié aux conditions tarifaires attractives qu'elles proposent à leurs clients fidèles. Louvre Hôtels offre, depuis l'automne 2005, trois cartes de fidélité nominatives et gratuites, baptisées HelHo! et valables dans les hôtels Campanile, Kyriad et Kyriad Prestige. La carte HelHo! Pro s'adresse aux PME comptabilisant un minimum de 400 nuitées par an. Ses avantages? Une réduction systématique de 5% et la centralisation des paiements en une seule facture, puisqu'il s'agit d'une carte de règlement. Vos collaborateurs n'ont donc plus besoin d'établir de notes de frais. Quant à vous, vous pouvez contrôler leurs dépenses. De son côté, Accor propose aux entreprises achetant un minimum de 500 nuitées par an (ou 100 nuits dans une enseigne en particulier) des tarifs négociés, de 15 à 20% inférieurs aux prix publics, et fixes toute Fannée. Aux PME de plus petite taille, mais comptant au moins dix collaborateurs «nomades», le groupe propose la carte Accor Favourite Guest Corporate. Nominative, elle est vendue 80 euros et offre des réductions dans plus de 2 000 hôtels français et internationaux, la semaine comme le week-end. En semaine, l'entreprise bénéficie de 10% de remise chez Ibis ou Suithotels, de 15% chez Mercure et de 20% chez Sofitel. A la clé également, de nombreux services, comme la réservation modifiable et annulable jusqu'à 18 heures le jour prévu de l'arrivée, ou la possibilité de garder la chambre jusqu'à 16 heures. Et les tarifs négociés prévalent aussi dans le haut de gamme. Propriétaires de neuf marques, dont Méridien, Sheraton, Westin et Four Points, le groupe Starwood Hotels déclare offrir des tarifs préférentiels à ses clients fidèles mais garde secret le montant de la remise.

Réserver ses chambres à l'avance. Vous ne voyagez pas assez pour bénéficier de tarifs négociés? Il existe des astuces pour profiter, malgré tout, de quelques ristournes.

Afin d'optimiser leur planning de réservations, les hôtels pratiquent de plus en plus le «yield management», c'est-à-dire qu'ils font fluctuer le prix des chambres selon le taux de remplissage de leurs établissements. Ils expérimentent également le «dynamic pricing», procédé selon lequel plus une réservation est transmise à l'avance, plus le prix de la chambre est bas. Des tarifs qui peuvent aller du simple au double selon la date de réservation et la période du séjour. Le choix de l'hôtel dépend ensuite de votre budget et de vos exigences en termes de confort. Il faut compter de 40 à 80 euros pour un deux étoiles. A ce prix-là, le service est au rendezvous. Ouverts 24 heures/24, les hôtels Ibis proposent des buffets permettant aux voyageurs de se restaurer rapidement, ainsi qu'un service de petit-déjeuner matinal, dès 5h 30. Toutes les chambres des établissements Campanile et Kyriad sont, pour leur part, équipées de prises d'ordinateur et d'un système wi-fi. Pour séjourner dans un trois étoiles, il faut débourser entre 70 et 200 euros par nuit. A ce tarif, l'homme d'affaires profite d'une chambre d'au moins 25 mètres carrés joliment décorée et équipée d'un bureau, du système wi-fi et, bien souvent, d'un écran plat. La marque Novotel a entièrement rénové ses chambres dans un style contemporain. Une nuit dans un quatre étoiles vous coûtera de 200 à 400 euros et vous fera goûter au raffinement: conciergerie, restauration haut de gamme, plateau de courtoisie (bouilloire, thé ou café mis à disposition dans votre chambre). Enfin, les hôtels Sheraton proposent aux voyageurs d'affaires réguliers un service baptisé «travel light», qui leur permet de laisser dans l'établissement une partie de leurs affaires, qu'ils retrouveront lors de leur prochain séjour.

3 LOCATION AUTOMOBILE ROULEZ AU MEILLEUR RAPPORT PRIX-CONFORT

Pour séduire les PME, les loueurs automobiles multiplient les cartes d'abonnement, les réductions et les services. A vous de profiter de cette concurrence.

En matière de location automobile de courte durée, trois mastodontes règnent sur le marché. D'après une étude menée en juin dernier par TNS-Sofres pour le compte du Conseil national des professionnels de l'automobile (CNPA), Avis, Hertz et Europcar pèsent, à eux trois, 62% du marché hexagonal. Une domination qui ne les empêche pas de batailler pour séduire les PME. Comme l'explique Eric de Saint-Louvent, directeur marketing et relations clients d'Avis, «le marché des petites entreprises représente un fort potentiel de croissance car toutes ne disposent pas, à ce jour, d'une véritable politique voyages». C'est donc à celui qui offrira le meilleur prix ou la palette de services la plus .complète. Exemple chez Europcar, qui propose, pour 75 euros pour deux ans (ou 60 euros si elle est f achetée via le site www.europcar.fr), une carte Privilège Business nominative, dédiée aux sociétés comptant moins de cinq voyageurs. A la clé, jusqu'à 35% de remise sur les prix publics, pour une location d'un à quatre jours, et 15% de réduction sur toute location d'un véhicule à l'étranger. Cette carte peut également être utilisée à titre privé, le week-end, ce qui vous procurera, par exemple, 15% de remise sur la location d'un véhicule de loisir. Aux PME de plus grande taille, Europcar propose des tarifs négociés, valables toute l'année et pouvant atteindre 40% de réduction, selon le nombre de véhicules loués. Mais ce n'est pas tout. Les clients fidèles bénéficient également du service Ready au comptoir, leur permettant de récupérer leur véhicule de location en deux temps trois mouvements, puisque leur dossier est préparé avant leur arrivée. Chez Avis, l'offre PME est bien segmentée. Une carte d'abonnement Avis Club Business, valable deux ans et commercialisée 75 euros, vous donne droit à des remises pouvant atteindre 30% si vous louez de 5 à 15 véhicules par an. Ainsi, une Twingo empruntée à l'aéroport vous revient à 82 euros, contre 119 euros au prix public. Maligne, cette carte donne également accès à des bonus, tels que le kilométrage illimité, la prise en charge des suppléments aéroport/gare, etc. «Elle est en général amortie en deux locations», estime le directeur marketing de l'enseigne, Eric de Saint-Louvent. De son côté, Hertz a lancé un Pack Affaires, lui aussi nominatif, qui vaut 59 euros par an. «Il intéresse les toutes petites structures, dans lesquelles, bien souvent, seul le boss se déplace», indique Carol Gué, directeur marketing de l'enseigne. A ces «petits» acheteurs, le loueur octroie des remises significatives sur les locations business, mais aussi sur les véhicules loisirs, puisque le dirigeant bénéficie de remises pouvant atteindre 30% sur les forfaits week-ends en France. Ainsi, une journée de location d'une Corsa retirée en aéroport revient à 69 euros au lieu de 119.

 
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Emmanuelle Sampers

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