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QU'EST-CE QUI FAIT COURIR LES ENTREPRENEURS?

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Beaucoup de chefs d'entreprise travaillent entre 50 et 70 heures par semaine pour un revenu inférieur à ceux des cadres du privé. Qu'est-ce qui les pousse à risquer leurs économies, à quitter le confort du salariat, et à hypothéquer leur vie de famille, pour une aventure incertaine? Témoignages.

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@ CORBIS/CD

«Quand je serai grand... Je serai chef d'entreprise». A la question»Quel métier ferez-vous plus tard?«, posée traditionnellement dans les petites classes, rares sont les instituteurs qui ont entendu cette réponse. Les bambins rêvent de devenir champion de foot ou star de télé pour les créatifs, voire pompier ou pilote de ligne pour les plus classiques, mais le métier de «patron» ne les fait pas rêver. Plus grands, les étudiants ne se bousculent pas non plus dans les rangs des entrepreneurs. Selon une étude de l'APCE (Agence pour la création d'entreprises), réalisée en août 2005 et qui portait sur l'entrepreneuriat étudiant, 4% seulement des créateurs d'entreprise se sont lancés dans l'aventure au sortir de leur formation. Pour Thomas Legrain, auteur d'un rapport sur les moyens de former davantage d'entrepreneurs en France Comment former davantage d'entrepreneurs en France?, rapport remis par Thomas Legrain à Christian Poncelet, président du Sénat, en juillet 2007. , ce désamour est à mettre sur le compte du système éducatif français. «Depuis dix ans, la création d'entreprise par les jeunes n'a guère évolué, déplore Thomas Legrain dans ce document remis au Sénat en juillet dernier Etude Le bonheur d'être chef d'entreprise, janvier 2007, disponible sur le site de VAPCE: www.apce.com . Si le système éducatif français intégrait davantage, et plus en amont des études, la dimension entrepreneuriale, l'aversion du risque diminuerait, le statut de créateur d'entreprise serait revalorisé et l'esprit d'entreprendre se développerait chez les jeunes.» Le militant de la cause entrepreneuriale propose, par exemple, de sensibiliser les jeunes à l'esprit d'entreprise et ce, dès l'école primaire, de faire parrainer les classes terminales par des «patrons» ou encore d'organiser un Tour de France de la découverte des entreprises. Au total, Thomas Legrain expose 51 mesures pour susciter des vocations et rendre l'image de l'entrepreneur plus «glamour». Pourtant, des entrepreneurs heureux qui pourraient faire école, il en existe. C'est même la majorité. Selon une étude réalisée par l'APCE pour le salon des Entrepreneurs, en janvier dernier, trois ans après le passage à l'acte, 88% des créateurs/repreneurs sont satisfaits de leur choix de vie. Ce bonheur n'a rien d'un état de béatitude. Il découle plutôt du sentiment d'avoir trouvé un sens à leur travail. «Ils ne sont plus en état de manque professionnel, comme ils pouvaient l'être en tant que salariés insatisfaits de leur travail», commente cette étude. «Trop de sécurité peut parfois brider la créativité, analyse, de son côté, la psychosociologue Isabelle Méténier, auteur d'Histoire personnelle, destinée professionnelle Histoire personnelle, destinée professionnelle. Editions Demos, octobre 2006, 150 pages, 26 Euros. 3. La création d'entreprise peut, alors, répondre au besoin de briser le carcan et d'exprimer sa créativité. «Le costard-cravate dissimulerait-il une âme rebelle? Certains dirigeants revendiquent même une témérité d'aventuriers. «On ne peut pas créer son entreprise ex nihilo sans avoir un goût prononcé pour le risque, affirme Jacques Choquard. Quand on y investit toutes ses économies, il faut même y ajouter un zeste d'inconscience et une foi inébranlable dans sa bonne étoile.» Ingrédients qui n'ont pas manqué à cet ingénieur qui, après une expérience de 18 ans de salariat, a créé, en 1977, Francemétal, une PMI de construction métallique installée dans le sud des Landes. A l'époque, son aventure de patron devait durer dix ans. Pourtant, trente ans plus tard, Jacques Choquard est toujours aux commandes de son affaire et lui a même consacré un livre, en 2006. Une sorte de roman entrepreneurial qu'il a sobrement intitulé: Vivre en PME Vivre en PME, par Jacques Choquard, éditions Yago, 2006, 174 pages, 20 Euros. . Il y retrace ses débuts difficiles et sa hantise des fins de mois. «Pendant un an, j'ai vécu avec l'obsession de la cessation de paiements», se rappelle l'industriel. A quoi bon tant d'angoisse et d'insomnies? Cette question, Jacques Choquard se la pose dans son ouvrage, et y répond, avec le recul d'un quart de siècle d'expérience en tant que patron: «Tout d'abord, je n'ai réellement subi ce problème de trésorerie que quelques mois, sur toute la longue vie de Francemétal. Ensuite, si l'on aime prendre des décisions et les mettre en oeuvre, on dispose d'une totale autonomie.»

La soif de liberté comme moteur.

Quel salarie n a pas ressenti une profonde frustration à se heurter au refus de sa direction? Cette conquête de liberté, même illusoire au regard de toutes les contraintes qui pèsent sur les épaules des «petits patrons», est vraisemblablement le principal déclencheur de l'envie de créer. «La plupart des créateurs d'entreprise ressentent ce sentiment», confirme l'étude APCE sur le bonheur d'être chef d'entreprise. Pour autant, ce bienêtre recouvrirait des réalités différentes, selon l'APCE, qui a divisé les entrepreneurs en trois sous-groupes: ex-cadres, ex-ouvriers/employés et ex-chômeurs de longue durée. Pour les premiers, la principale source de satisfaction réside dans leur impression de «se réaliser» dans leur métier de patron. De leur côté, les anciens ouvriers ou employés puisent leur joie dans le «plaisir du métier», quand les ex-demandeurs d'emploi apprécient le simple fait de «pouvoir retravailler».

L'entreprise a une responsabilité sociale

YANN ORPIN, gérant de Cleaning


C'est en 2002, à 28 ans, queYannOrpin prend la cogérance de Cleaning, l'entreprise de nettoyage, créée six ans plus tôt par sa mère. Il est alors juriste mais a toujours su qu il deviendrait cnet d entreprise. Pour mettre en oeuvre la politique de diversité qu'il a conçue. Il opte alors pour un management solidaire: embauche de RMIstes, de chômeurs de longue durée, de mères de famille ayant arrêté de travailler pour élever leurs enfants... «Les entreprises ont besoin de personnes motivées. Or, celles qui le sont le plus sont celles qui ont vraiment besoin de s'en sortir. Lors de mon service militaire, j'ai côtoyé des handicapés. Ils avaient une énergie très positive, une volonté d'avancer supérieure à la moyenne.» Cleaning recrute des handicapés et les forme à de nouveaux métiers: un ancien maçon est ainsi devenu comptable. YannOrpin embauche uniquement en CDI. Une fois qu'il a intégré ses salariés, il s'efforce de les aidera s'intégrer tout court. Il a, par exemple, signé une convention avec deux banques, afin de permettre à deux recrues de s'acheter un scooter pour aller travailler. Il prête ses compétences juridiques à ses salariés pour des démarches, comme la recherche de logement. Selon lui, c'est un cercle vertueux: «Quand un salarié vit bien, il se sent bien, travaille bien et reste chez son employeur. De plus, s'il a une bonne image de l'entreprise, il la renvoie aux clients. C'est bon pour le business!» L'esprit d'entreprise solidaire anime aussi les projets de Yann Orpin: il compte fonder un cabinet spécialisé dans le recrutement de personnes handicapées.


CLEANING - Repères
- ACTIVITE: Nettoyage pour l'industrie et le tertiaire
- VILLE: Loos (Nord)
- FORME JURIDIQUE:SARL
- DIRIGEANT: Yann Orpin, 33 ans
- EFFECTIF: 100 salariés
- DATE DE CREATION: 1996
- CA 2006: 1,5 MEuros
- RESULTAT NET 2006: 71 515 Euros

Question de Style

Cette segmentation se retrouve aussi après la création. Entre l'ouvrier maçon qui a créé sa boîte à la force du poignet et le jeune centralien qui fonde sa société high-tech, la différence ne se résume pas au style vestimentaire. Dans son livre Le métier de créateur d'entreprise Le métier de créateur d'entreprise: Motivations - Parcours - Facteurs-clés de succès, par Alain Fayolle, éditions d'Organisation, 2003, 233 pages, 25 Euros. , Alain Fayolle revient sur les théories qui ont brossé la typologie des entrepreneurs: «Une des toutes premières approches, qui date des années soixantedix, propose deuxfigures d'entrepreneur: l'artisan et l'opportuniste.» Souvent autodidacte, le premier compense par une forte compétence technique. «Il adopte volontiers une attitude paternaliste au sein de son entreprise, craint a en perdre le contrôle et en refuse généralement la croissance.» A contrario, l'entrepreneur opportuniste se targue d'un niveau d'éducation eieve et ses expériences de travail sont diversifiées et nombreuses. «Il s'identifie plus à la gestion, et ses comportements habituels l'écartent du paternalisme. Il accorde une place importante à la croissance et au développement de l'entreprise, même s'il lui faut, pour cela, perdre un peu d'indépendance», analyse l'expert.

Les antécédents familiaux déterminent également de manière quasi atavique le profil de l'entrepreneur. Selon l'édition 2006 de l'étude sur la mobilité sociale de l'Insee, près de 30% d'artisans/commerçants et chefs d'entreprise recensés en 2003 étaient fils d'entrepreneurs ou de professionnels indépendants. «La répétition transgénérationnelle vise soit à réparer l'échec d'un des membres de la famille (quand le père ou le grand-père a fait faillite, par exemple), soit à consolider sa réussite», décrypte la psychosociologue Isabelle Méténier. Ce qui n'empêche pas certaines familles de fonctionnaires ou d'employés d'engendrer des entrepreneurs. Une forme de rébellion que l'experte classe dans la catégorie «désir de conquête». Mais «un nouveau rôle, jamais pris dans l'histoire familiale, peut sembler dissonant et plus difficile à assumer que s'il est couramment vécu par les membres de la famille», relève Isabelle Méténier, qui cite le témoignage d'une de ses patientes, Andrée, issue d'une famille d'enseignants et de fonctionnaires et qui a «profité» de son chômage pour se lancer dans la création d'entreprise: «Mon mari également prône la sécurité et aimerait bien que je retrouve un emploi «stable». Mais comme je ne le déniche pas, finalement, j'ai un alibi tout trouvé pour persister dans l'aventure du travail indépendant... Même si c'est difficile, car je n'ai pas de modèle.»

En famille, la transmission s'opère tout naturellement

GUILLAUME TONDEUR, p-dg de DT Signs


Si Guillaume Tondeur a grandi dans un milieu d'entrepreneurs, son devenir de «patron» ne lui était pas acquis. «Dans sa philosophie, mon père était opposé au concept de transmission automatique. Il voulait que je gagne moi-même mes galons de dirigeant», raconte le p-dg de DT Signs. Le jeune homme débute comme commercial dans de grosses structures. Déjà, à l'époque, il pense devenir entrepreneur. Le monde de l'entreprise et des affaires l'a toujours attiré. C'est dont naturellement qu'en 1994, quand l'entreprise de son père a besoin d'un renfort commercial, il y entre et commence par deux ans de formation à son futur métier. «Mon père ma dit que j'allais passer par des postes difficiles, pour découvrir les problématiques quotidiennes des collaborateurs, et voir s'ils m'acceptaient.» Guillaume Tondeur prend la tête de l'entreprise fin 1996, à 31 ans, puis reste seul aux commandes au décès de son père, à peine un an plus tard. Il en convient: son métier a aussi ses inconvénients. Il a dû, par exemple, racheter les parts de ses soeurs.
Mais Guillaume Tondeur se plaît à faire vivre les valeurs et la culture d'entreprise transmises par son père, tout en développant une stratégie d'innovation. Aujourd'hui, c'est la polyvalence de sa fonction qui le motive. «En tant que dirigeant, j'ai à assumer des missions très différentes. J'assemble les pièces d'un puzzle complexe et toujours en mouvement», s'enthousiasme-t-il.
Le projet le plus récent: le 13 septembre dernier, l'entreprise a fêté ses 50 ans, pour rendre hommage à son fondateur et contempler le chemin parcouru.


DT SIGNS - Repères
- ACTIVITE: Création et fabrication d'enseignes etdesignalétique
- VILLE:Dourges (Pas-de Calais)
- FORME JURIDIQUE: SA
- EFFECTIF: 90 salariés
- DIRIGEANT: Guillaume Tondeur, 42 ans
- ANNEE DE CREATION: 1957
- CA PREVISIONNEL 2007: 10 MEuros
- RESULTAT NET 2006: 382 300 Euros

J'aime être indépendant, et amener les autres à l'être

FRANCOIS ROUGNON, p-dg de Rougnon


Sorti de Centrale en 1982, François Rougnon passe treize ans comme ingénieur puis directeur de différents services dans une petite entreprise de génie climatique, avant d'en être nommé président salarié en 1995, à 35 ans. «Au sortir de l'école, le milieu des PME m'intéressait déjà, car on y est au contact de publics très divers, des ouvriers aux clients», précise-t-il, alors que la plupart des centraliens commencent leur carrière dans de grandes structures. En octobre 1998, quand les actionnaires vendent l'entreprise, il ne veut pas rester p-dg si elle devient filiale d'un grand groupe. «A l'époque, je ne me sentais pas la vocation d'un actionnaire. Mais j'aimais déjà l'indépendance. Ma motivation était de la garder.» Il rachète l'entreprise via un LBO (Leveraged Buy-Out, OPA financée par un recours a l'endettement). Puis fait grandir son affaire par croissance externe. «Le facteur-clé, c'est l'humain. Pour réussir une acquisition, encore faut-il trouver des gens de qualité capables de piloter l'entreprise rachetée.» Car ce qui motive François Rougnon, c'est de propulser «cogérants» des personnes de confiance, auxquelles il donne un réel pouvoir. «J'ai deux moteurs dans la vie: rencontrer des gens et entreprendre. Etre patron, ce n'est pas dominer, c'est amener les autres à l'indépendance», assure-t-il. Il apprécie également l'immédiateté des circuits de décision en PME: «Dans une très grande structure, l'action de chacun est très diluée. Je préfère être patron d'une société de 100 personnes plutôt que directeur d'une filiale de 5 000 salariés!». Aujourd'hui, ALT Partners est la plus grosse entreprise indépendante de Paris, dans son secteur. L'indépendance, encore.


- ROUGNON - Repères
- ACTIVITE: Génie climatique (climatisation / chauffage)
- VILLE: Vélizy-Villacoublay (Yvelines)
- FORME JURIDIQUE: SARL
- DIRIGEANT: François Rougnon, 47 ans
- EFFECTIF: 100 salariés
- ANNEE DE CREATION: 1920
- CA 2006: 18 MEuros
- RESULTAT NET 2006: 500 KEuros

Changement d'échelle

L'absence d'exemple entrepreneurial se retrouve aussi chez les ex-salariés de grands groupes, qui n'ont qu'une vague idée des réalités de la petite entreprise. «Rien déplus dangereux que de sauter d'une multinationale à une PME, témoigne Jacques Choquard, qui a quitté Creusot Loire, filiale du groupe Usinor, en 1977. J'ai frôlé la catastrophe! Le changement d'échelle est considérable et les sommes enjeu sans commune mesure.» Surtout quand on a été cadre dirigeant et que l'on a pris l'habitude de jongler avec les millions et de travailler en équipe. Dans une entreprise de taille modeste, le patron est un «homme-à-toutfaire»! Cette transition brutale, rares sont ceux qui la vivent bien. Jean-Daniel Pecqueur fait partie de ces chanceux. En 2006, il quitte son poste de responsable commercial grands comptes chez un éditeur informatique employant plus de 3500 salariés pour prendre les manettes d'une marbrerie de 7 compagnons. Passer de la négociation de gros contrats avec des multinationales à des chantiers de cheminée... Jean-Daniel Pecqueur n'en nourrit pas d'aigreur: «Certes, je ne côtoie plus le monde des affaires. J'ai dû sacrifier mon niveau de vie, renoncer au prestige de la voiture de fonction... Mais j'ai trouvé du sens à mon travail et je ne suis plus obnubilé par le chiffre d'affaires.» Le travail des matériaux nobles le rendrait presque philosophe. Peut-être parce qu'à 35 ans, il a déjà baigné dans les deux univers et qu'il a fait son choix en connaissance de cause. En 1997, à peine âgé de vingt-cinq ans et un diplôme de gestion en poche, il se lance dans la création d'une entreprise de bornes multimédias. Qu'il revend deux ans après, avec une modeste plus-value. «C'était trop tôt, j'avais encore besoin d'apprendre et je n'avais pas les reins assez solides pour faire face à des partenaires beaucoup plus gros que moi», analyse-t-il a posteriori. Aujourd'hui, s'il est heureux à la tête de sa marbrerie francilienne, il n'exclut pas de regoûter un jour à l'émulation du salariat dans un grand groupe. C'est peut-être aussi cela, l'esprit d'entreprendre: rester ouvert au changement.

C'est très jeune qu'il faut se lancer

ARNAUD COURDESSES, directeur général (et cofondateur) d'ALT Partners


En 1997, c'est au sortir de l'école qu'Arnaud Courdesses crée son entreprise, avec Arnaud Thiollier et Laurent Windenberger. Il n'a que 23 ans, quelques stages pour bagage et une mise de 40000 francs empruntée. Alors qu'ils sont étudiants à l'ESC Clermont-Ferrand, les trois amis se promettent, un soir, de se lancer... Et choisissent, à dessein, leur spécialisation: Arnaud Courdesses, la finance, Arnaud Thiollier, la vente, et Laurent Windenberger, le marketing et les achats. Pourtant, Arnaud Courdesses ne vient pas d'une famille d'entrepreneurs: son père est fonctionnaire et sa mère assistante maternelle. Mais, à l'ESC Clermont-Ferrand, il se passionne pour le commerce. «Ce qui nous plaisait, c'était l'idée de créer, sans savoir encore dans quel domaine.» Leur esprit créatif les conduit à un constat: les produits de puériculture sont fonctionnels et classiques, alors que les mamans sont potentiellement captives de produits «fun, design et colorés». La marque Babymoov est lancée, à l'aide d'un prêt étudiant et de la logistique de l'école. Aujourd'hui, le trio enseigne l'entrepreneuriatà l'ESC Clermont-Ferrand. «Nous disons aux jeunes qu'en tant qu'étudiants, ils ont peu de ressources, mais pas de famille à élever. Créer une entreprise à leur âge est un atout. C'est accepter de poursuivre ce rythme de vie pendant deux ou trois ans, pour ensuite pouvoir prospérer.»


ALT PARTNERS - Repères
- ACTIVITE: Fabricant d'articles de puériculture Babymoov
- VILLE: ClermontFerrand (Puy-de-Dôme)
- FORME JURIDIQUE: SAS
- DIRIGEANTS: Arnaud Courdesses, 33 ans, Arnaud Thiollier, 35 ans, et Laurent Windenberger, 35 ans
- EFFECTIF: 36 salariés
- ANNEE DE CREATION: 1997
- CA PREVISIONNEL 2007: 15 MEuros
- RESULTAT NET 2006: 524 KEuros

Il doit me manquer le sixième sens de l'entrepreneur!

FRANCIS BERTHIER, ancien chef d'entreprise revenu, depuis, au salariat


Francis Berthier a fait une belle carrière de cadre dans l'informatique avant de se lancer, à 47 ans, dans l'entrepreneuriat «J'y pensais depuis une vingtaine d'années!», confie-t-il. Lorsque, fin 2000, il quitte son poste de directeur de projet chez Vivendi, il reçoit un gros chèque et rachète pour un euro symbolique une entreprise de topiaires (ornements de jardin) en difficultés. Il la rebaptise «Francis B Création» et l'installe près de Tours. «J'ai énormémenttravaillé et découvert le monde de la PME: les difficultés, avec les banques par exemple, mais aussi la satisfaction de prendre, seul, les décisions importantes.» Persuadé que les déboires de l'entreprise qu'il a reprise sont le fait d'erreurs commises par son prédécesseur, Francis Berthier est confiant. Pourtant, son affaire est placée en liquidation judiciaire au bout de deux ans, faute de commandes suffisantes après le 11 septembre 2001. Francis Berthier retrouve alors un poste de commercial dans une société informatique. Puis se reconvertit, à 53 ans, dans le génie climatique: il est aujourd'hui chargé d'affaires chez Unithermic. «J'ai plus de compétences à apporter en tant que salarié. Il doit me manquer le sixième sens de l'entrepreneur pour savoir faire fonctionner les affaires», résume-t-il. Il l'avoue: le salariat convient mieux à sa personnalité. Outre le confort et la sécurité qu'il procure, ce statut permet de consacrer davantage de temps à la vie privée. Si, selon lui, l'entrepreneuriat permet d'aller jusqu'au bout d'un développement personnel, cet accomplissement s'opère au détriment de l'existence personnelle. «Mon moteur, c'est le challenge. J'ai quitté tous mes postes après cinq ans, pour ne pas m'ennuyer. Ce nouveau départ dans le génie climatique me permet de regarder vers l'avenir, celui de nos enfants et de notre planète.»

 
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Laure Bergala, Houda El Boudrari

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