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Pourquoi faire simple...?

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Imaginez la scène. Patron d'une petite affaire de 55 salariés, Jean-Charles R. souhaite embaucher un(e) assistant(e) de direction. Il publie une annonce et reçoit quelque 150 candidatures. Candidatures qu'il est censé, en vertu des nouvelles dispositions légales sur le CV anonyme, dépouiller de toute donnée relative au sexe, à l'âge, à l'origine raciale... Bref, de toute information susceptible d'influencer son jugement sur des critères autres que la formation, l'expérience ou la compétence professionnelle. Pour cela, il fait appel à une autre assistante (puisque la sienne est partie, c'est pour cela qu'il recrute!), à laquelle il demande de photocopier les CV et de masquer les informations critiques. Manipulation qui prend à ladite assistante cinq minutes par CV. A raison de 30 CV chaque matin, cette tâche ingrate l'occupe donc 2 heures 30 par jour, soit 12 heures 30 par semaine... Tout cela pour que Jean-Charles R., qui, de toute façon, a décrété qu'il préférait être secondé par une femme, élimine systématiquement toute candidature masculine. Mais au lieu d'éconduire les représentants du sexe fort dès la phase de sélection des CV, il le fera plus tard, après avoir passé des heures à discuter avec des candidats dont il sait d'avance qu'il ne les choisira pas.

STEFANIE MOGE-MASSON Directrice de la rédaction

STEFANIE MOGE-MASSON Directrice de la rédaction

Fictive mais plausible, cette histoire sera la vôtre si, comme le souhaitent le gouvernement et certains «grands» patrons, le CV anonyme devient obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. A l'origine de ce projet loufoque, une belle et généreuse idée: garantir à tous l'égalité de traitement en matière d'embauché et de formation professionnelle. Mais s'il séduit sur le papier, le projet semble inadapté au quotidien de PME en mal de productivité. Un décalage dont le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, semble avoir pris conscience, puisqu'il a ajourné son projet et l'a soumis à expérimentation dans certaines branches professionnelles. Nous bénéficions donc, aujourd'hui, d'un sursis. Espérons qu'il se transforme en amnistie.

 
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STEFANIE MOGE-MASSON

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