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OSEZ INVESTIR LES RESEAUX DES GRANDES ECOLES

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Stages, forums, partenariats... Les écoles de commerce et d'ingénieurs n'hésitent pas à ouvrir leurs portes aux entreprises. Autant d'occasions, pour une petite PME, de se faire repérer par les jeunes diplômés. Mode d'emploi pour dénicher de futurs talents.

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Les campus des grandes écoles (comme ici, celui d'HEC, à Jouy-en-Josas) fourmillent de jeunes talents. A vous de profiter de ce vivier.

@ HEC

Les campus des grandes écoles (comme ici, celui d'HEC, à Jouy-en-Josas) fourmillent de jeunes talents. A vous de profiter de ce vivier.

Ce matin-là, Benoît M. est tout sourire. A 22 ans, ce jeune ingénieur, tout juste diplômé de l'Insa (Institut national des sciences appliquées), à Toulouse, vient de décrocher son premier CDI chez Anyware Technolo gies, éditeur toulousain de logiciels. La particularité de cette PME? La moitié de ses 56 collaborateurs sont issus de cette école d'ingénieurs réputée. «Chaque année, nous embauchons cinq étudiants de l'Insa à Yissue de leur stage de fin d'études de cinq mois», explique Catherine Menneteau, l'une des dirigeantes de la PME, qui se targue d'être le second recruteur de l'école toulousaine.

Le cas d'Anyware Technologies est-il isolé? A première vue, on pourrait le croire. Car peu de petites entreprises osent nouer des contacts réguliers avec les grandes écoles. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: seuls 15% des étudiants des écoles de commerce effectuent leur stage dans des entreprises de moins de cent salariés, d'après les chiffres des services relations écoles- entreprises. La très grande majorité de ces jeunes cerveaux leur préfèrent les moyennes et grandes structures. L'explication? Contrairement aux PME, les multinationales investissent les campus afin d'attirer les meilleurs diplômés. Comme en témoigne Karine Jacquet, responsable des relations avec les entreprises à l'EM Lyon, «peu de PME sont structurées pour participer à la vie du campus. Leurs dirigeants ne prennent pas le temps de présenter leur entreprise. Pire: beaucoup sont persuadées que les diplômés des grandes écoles ne s'intéressent pas aux petites structures.» A tort. Selon Françoise Marcus, responsable des relations entreprises à Audencia (ESC Nantes), les étudiants se montrent plutôt réceptifs au discours de ces entreprises à taille humaine. «Les élèves savent qu'ils auront plus de responsabilités dans une PME. Elles sont donc regardées de près quand elles sont présentes sur le campus», constate-t-elle. Afin de figurer dans les petits papiers des jeunes diplômés, ayez d'abord le réflexe «stage». La plupart des grandes écoles, d'HEC aux Sup de Co en passant par les écoles d'ingénieurs, cherchent des stages de fin d'études tous azimuts. Il ne faut donc pas craindre de diffuser un maximum d'offres, en profitant des services de diffusion gratuite des écoles.

Proposez des stages en rapport avec le programme pédagogique. D'autant que, pour intéresser les établissements, il suffit que le contenu du stage soit cohérent avec le programme pédagogique. Vous ciblez des étudiants en marketing? Offrez-leur une étude de marché ou une analyse concurrentielle avec, si possible, une probabilité d'embauché à la clé. C'est de cette manière qu'Anyware Technologies séduit les élèves ingénieurs de l'Insa. «Je leur vends lestage comme une période déformation avant leur embauche potentielle», explique Catherine Menneteau. Mais, pour être dans les petits papiers d'une école, la simple diffusion d'offres de stages ne suffit pas. Tentez une approche personnalisée, en allant voir le directeur et le responsable des stages. Tâchez, en outre, de publier vos offres avec, au bas mot, cinq mois d'avance. Il faut savoir que la plupart des écoles de commerce envoient leurs étudiants en entreprise d'avril à juin.

Vous pouvez aussi participer aux forums des écoles, ces événements annuels organisés par les établissements et destinés à établir un premier contact entre employeurs et futurs diplômés. Un luxe cependant: comptez entre 1 000 à 3 000 euros par jour et deux personnes présentes sur le stand pour espérer récolter des CV de jeunes diplômés. Mais, depuis peu, certaines écoles organisent des événements réservés aux PME régionales, avec des tarifs trois fois moins élevés que ceux des grands forums. C'est le cas de l'EM Lyon, qui reçoit chaque année, en janvier, une centaine de petites entreprises rhônalpines en mal déjeunes talents, à l'occasion de «la semaine de la PME». «Les dirigeants tiennent alors des conférences et peuvent même assister aux cours avec les étudiants», décrit Karine Jacquet. L'an dernier, une centaine de PME ont pu dialoguer avec les étudiants de cette école de commerce. En contrepartie, elles ont signé un partenariat, s'engageant à soutenir l'établissement à hauteur de 2 000 euros par an.

Ru Scheng, étudiante de l'EM Bordeaux, a été embauchée chez Hammel, une PME périgourdine, en tant que spécialiste des achats sur le marché chinois.

Ru Scheng, étudiante de l'EM Bordeaux, a été embauchée chez Hammel, une PME périgourdine, en tant que spécialiste des achats sur le marché chinois.

De son côté, l'EM Bordeaux a également créé son forum, tourné vers les entreprises de la région. David Hammel, dirigeant de la société éponyme - une robinetterie périgourdine d'une centaine de salariés -, est toujours en quête déjeunes talents en marketing. Depuis plusieurs mois, il recherchait un spécialiste des achats sur le marché chinois. «En participant au forum de l'EM Bordeaux, j'ai pu faire connaître mon entreprise à de futurs cadres à haut potentiel.» Il y a surtout rencontré Ru Scheng, étudiante d'origine chinoise. La perle rare. «Je l'ai convaincue de rejoindre notre équipe en lui assurant qu'elle y acquerrait de l'autonomie», explique David Hammel. Pour lui, participer à ces grands-messes a tout d'une relation gagnant-gagnant. «En échange d'un soutien financier de 3 000 Euros par an, je participe à leur forum annuel et peux intervenir à certaines conférences. C'est une belle occasion de trouver un vivier de talents.»

Et ce n'est pas tout. La plupart des écoles ouvrent largement leurs portes aux sociétés: participation aux jurys, intervention à des conférences, implication dans les programmes pédagogiques... Il est donc possible d'investir leur terrain. Ainsi, Audencia a noué une centaine de partenariats avec des entreprises qui participent à ses programmes ou à son comité pédagogique. «Ces interventions -souvent des conférences thématiques -peuvent être ponctuelles et ne sont donc pas forcément payantes», précise Françoise Marcus. Une façon d'être en contact direct avec les jeunes diplômés. Et de repérer vos futures pépites.

A SAVOIR

UN SOUTIEN FINANCIER INDISPENSABLE
Outre la taxe d'apprentissage, obligatoire dès que vous employez du personnel salarié, vous avez la possibilité de faire des dons en nature à l'école de votre choix, en lui offrant du matériel par exemple. Vous devrez alors établir une facture au nom de l'école. De plus, les écoles supérieures mettent en place plusieurs niveaux de partenariat, avec des contributions financières allant de 2 000 euros (pour participer au forum annuel) à 10 000 euros et plus pour s'impliquer dans un programme pédagogique. Dans ce cas, le cours porte le nom de la société.

EN PRATIQUE
L'alternance, un tremplin pour les jeunes

Les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs ont recours au contrat d'apprentissage. Le principe? Vous embauchez un jeune de 25 ans maximum en CDD de six mois à deux ans. L'apprenti partage alors son temps entre ses cours à l'école et l'apprentissage de son métier, dans l'entreprise. Sa rémunération varie de 25 à 78% du Smic, selon son âge et sa qualification. L'entreprise, elle, bénéficie d'allégements de charges patronales et d'une indemnité de 1 000 euros par apprenti. Autre outil, le contrat de professionnalisation. Il s'adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans qui souhaitent obtenir une qualification professionnelle. Ils sont rémunérés en pourcentage du Smic, selon leur âge et leur niveau de formation. Là aussi, l'employeur bénéficie d'allégements de charges patronales.

 
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Stéphanie Fontana-Bérard

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