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Le Dif, une obligation qui peut devenir opportunité

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Mesure phare de la dernière réforme de la formation professionnelle, le Dif prend son temps pour s'imposer dans les PME. Véritable bombe à retardement sa mise en pratique est pourtant cruciale.

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A LIRE

> LE DIF, COMPRENDRE ET METTRE EN OEUVRE LA REFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Dif sans jamais oser le demander. Alain-Frédéric Fernandez, responsable de formation chez CAA Conseil, un cabinet de conseil en ressources humaines , détaille les points-clés du droit à la formation professionnelle, ses avantages et ses inconvénients, son coût pour l'entreprise. Sans oublier les autres dispositions de la loi sur la formation professionnelle, comme la validation des acquis de l'expérience et le passeport formation.
Le Dif, comprendre et mettre en oeuvre la reforme de la formation professionnelle d'Alain-Fredenc Fernandez, éditions Dunod, 230 pages, 2004

Initialement, le droit individuel à la formation (Dif) devait révolutionner les dispositifs de formation dans les entreprises. «Pour la première fois, en France, la formation peut être à l'initiative du salarié. C'est un véritable changement de mentalité», souligne Pascal Chauvin, responsable de Dif-expert, un organisme de formation. Un point de vue que partagent les dirigeants eux-mêmes. Selon une étude menée par l'organisme de formation Docendi en juin 2005, 61% des chefs d'entreprise auraient vécu le Dif comme un bouleversement.

Pourtant, deux ans et demi après son entrée en vigueur, ce nouveau devoir des employeurs n'a pas encore trouvé sa place dans les PME. La preuve par les chiffres: en décembre 2006, 61% des entreprises de 20 à 250 salariés avaient communiqué sur le Dif, mais seules 28% avaient reçu des demandes effectives, selon un sondage Ipsos. Même constat du cote de l'Agegos-PME, l'organisme collecteur pour la formation au sein des PME, qui n'a recensé que 20 000 demandes de Dif dans les rangs de ses 42 000 entreprises, ce qui représenterait 3% des salariés. L'explication? D'abord, il semble que ce nouveau dispositif fasse peur aux patrons de petites structures. «Le Dif est perçu comme une charge supplémentaire par les chefs d'entreprise, affirme Laurence Carlinet, directrice du développement de l'Agefos-PME. Ils hésitent à prendre les devants pour en parler à leurs salariés.» Ce qu'ils redoutent? Une inflation de la paperasserie administrative, mais surtout une augmentation de leurs budgets. A raison, d'ailleurs. Jusqu'ici, pour financer la formation de leurs collaborateurs, les entreprises reversaient un pourcentage de leur masse salariale à un organisme collecteur, équivalent à 0,9% de leur masse salariale brute. Or, en finançant 20 heures de formation par an pour chacun de leurs salariés, elles devront casser leur tirelire. Pour Alain-Frédéric Fernandez, auteur du livre Le Dif, comprendre et mettre en oeuvre la réforme de la formation professionnelle (voir notre encadré ci-contre), «les coûts du Dif devraient représenter une contribution de 2,2% de la masse salariale si la formation se déroule en dehors du temps de travail, et de 3,6% si elle s'effectue pendant». On comprend la réticence des patrons.

@ DR

PASCAL ELGRABY, directeur de Crossknowledge

Il faut sensibiliser les salariés sur l'importance d'utiliser le plus tôt possible les heures acquises au titre du Dif.

Anticiper les départs en formation. Pourtant, à trop faire la politique de l'autruche, les chefs d'entreprise pourraient vite le regretter. Car ce nouveau devoir est une vraie bombe à retardement. «Un employeur dispose de six ans pour accorder une formation Dif à son personnel, rappelle Pascal Chauvin, de Dif-expert. S'il attend trop, il risque de voir tous ses salariés partir en formation au même moment.» Une situation difficilement supportable pour une petite entreprise. D'où la nécessité d'anticiper et de communiquer sur ce nouveau dispositif. Suggestions de formation, contacts de centres d'apprentissage... N'hésitez pas à faciliter la tâche à votre personnel et sensibilisez-le sur l'importance d'utiliser le plus tôt possible les heures acquises au titre du Dif. «Cette démarche vous permettra de cadrer les contenus des formations, dont le choix reste à l'initiative du salarié», souligne Pascal Elgrably, directeur de Crossknowledge, une PME de conseil de formation en management qui emploie 50 collaborateurs. Dans sa propre société, le dirigeant a pris les devants en proposant des thématiques d'apprentissage en lien direct avec son activité, afin d'éviter que les formations proposées par les salariés soient trop éloignées de notre secteur.

@ DR

MATHILDE BOURDAT, responsable de la formation chez Cegos

Le Dif permet de créer une vraie dynamique de mobilité professionnelle au sein de l'entreprise.

Enfin, si vous êtes réfractaire au Dif, attachez-vous à prendre un peu de recul sur la question. «C'est un levier qui permet de créer une vraie dynamique de mobilité professionnelle, montrant que l'entreprise est attentive à l'évolution de ses collaborateurs», plaide Mathilde Bourdat, responsable de la formation à la Cegos. Un outil clé de motivation du personnel.

Retrouvez les sociétés citées dans notre carnet d'adresses, page 98.

Le Dif, mode d'emploi

1 A COMBIEN D'HEURES LE SALARIE A-T-IL DROIT?
En vertu du Dif, chaque salarié a droit à 20 heures de formation par an, cumulables pendant six ans. Cela représente un total de 120 heures.


2 QUI PEUT BENEFICIER DE CE DISPOSITIF?
Le Dif est réservé aux collaborateurs en CDI justifiant d'au moins un an d'ancienneté. Pour les personnes à temps partiel, les heures sont calculées au prorata du temps de travail. Le Dif est également accordé aux salariés en CDD d'au moins quatre mois, au prorata du temps travaillé.


3 QUI DOIT FORMULER LA DEMANDE?
Il revient au collaborateur d'entreprendre les démarches. Le salarié doit faire une demande écrite afin d'obtenir l'accord de son employeur. Si l'entreprise refuse deux années de suite, le Fongecif peut assurer la prise en charge de la formation.
Dans ce cas, l'employeur doit payer l'allocation de formation, si celle-ci se déroule en dehors du temps de travail.


4 QUAND PEUT-ON SE FORMER?
Les formations Dif peuvent se dérouler en dehors du temps de travail, si un accord de branche le prévoit. Dans ce cas, une allocation déformation est versée au salarié par l'employeur. Elle correspond à 50% du salaire net, en plus de la rémunération du collaborateur, et n'est pas soumise à charges sociales ni patronales. Elle est cependant limitée à 80 heures par an.


5 QUE FAIRE EN CAS DE DEPART DU SALARIE?
Quand le salarie démissionne, il perd ses droits au Dif, sauf si la formation était déjà prévue au moment il a déposé son préavis. En cas de licenciement, l'employeur devra verser à son salarié, s'il en fait la demande, le montant des allocations de formation qu'il a acquises pendant six ans. En revanche, lors d'un départ à la retraite ou d'un licenciement pour faute grave ou lourde, les droits au Dif sont perdus.

 
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Stéphanie Fontana-Bérard

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