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Hybride versus électrique, les entreprises doivent faire le bon choix

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Hybride versus électrique, les entreprises doivent faire le bon choix

Les véhicules électriques ont une vertu: éradiquer à la fois le CO2 et les polluants. Les hybrides rechargeables, pour leur part, jouent la carte d'une réelle polyvalence. Le bon choix dépendra de l'adéquation à l'usage, déterminante pour le TCO.

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L'été 2021 aura été celui de la mobilité retrouvée, y compris pour les utilisateurs de véhicules de fonction électrifiés. À Nyons, en Drôme provençale, l'olive noire, fierté locale, est présente partout. Plus rares, en revanche, sont les voitures électriques qui circulent avec une immatriculation en région parisienne. Cette Volkswagen ID3 en vient pourtant tout droit, après s'être rechargée sur le réseau Ionity. Une preuve que l'autonomie n'est plus un obstacle à la mobilité, même hors des trajets domicile/travail. Autre cliché démenti, cette fois-ci sur les routes pittoresques du Taunus en Allemagne. Le conducteur d'un Opel Grandland hybride rechargeable (PHEV) de 225 ch grimpe vers les sommets sans le souci de devoir y trouver une borne de recharge. Pourtant, l'ordinateur de bord s'affole: depuis que la capacité de la batterie s'est épuisée, la consommation est presque dix fois celle affichée par le constructeur, dépassant les 10 l/100 km. Deux cas d'usage réel qui témoignent d'un paradoxe auquel sont aujourd'hui confrontés les gestionnaires de flottes: l'offre de véhicules électrifiés n'a jamais été aussi vaste (avec plus de 150 modèles disponibles) mais les conséquences d'un mauvais choix ont plus d'impact que jamais. " Certains gestionnaires nous demandent une liste de véhicules électriques pour faire leur car policy. Or, cela ne peut pas fonctionner car il faut prendre en compte les usages professionnels mais aussi privés et distinguer les véhicules de service et de fonction", met en garde Cyril Châtelet, directeur de LeasePlan France.

Le travail change, les motorisations aussi

Pour ne rien laisser au hasard, le choix entre véhicules électriques ou hybrides ne doit pas rester uniquement entre les mains du gestionnaire de flotte. " La période est opportune pour réfléchir sur l'organisation des déplacements, qui est corrélée à celle du travail, et notamment avec les services RH ou RSE. C'est également plus efficace car on constate souvent une diminution des kilométrages effectués ", affirme Laurent Pichon, responsable consulting mobilité durable de LeasePlan France. Ce loueur s'est d'ailleurs appliqué ce principe à lui-même. Dès l'année prochaine, sa flotte sera renouvelée en véhicules électriques, à l'exception de 10 % d'hybrides rechargeables. D'autres entreprises ont pris ce virage, comme dans l'industrie pharmaceutique où le standard élevé des véhicules (et donc des loyers) a facilité l'introduction de modèles électrifiés. Bristol Myers Squibb a été l'un des pionniers en entamant son verdissement avec des Toyota Prius, il y a plus de dix ans. Il vise désormais une flotte sans émission de CO2 à l'horizon 2040.

Astuce - 600 euros défiscalisés

Initialement de 400 euros par an puis de 500 euros, le forfait mobilités durables vient d'être porté à 600 euros par la récente loi Climat. Bénéficiaires de ce coup de pouce: les salariés qui cumulent des frais de transport personnel (location de vélo, autopartage...) et un abonnement aux transports en commun pour se rendre au bureau. Rappelons que l'adoption du FMD par les entreprises reste facultatif mais sa fiscalité est avantageuse puisque aucun impôt ni cotisation sociale ne sont dus.

" Aujourd'hui, nous avons dans nos listes 60 à 70 % de véhicules électrifiés. Nos managers sont d'ailleurs 80 à 90 % à choisir ce type de véhicules ", confie Xavier Bazan, senior EMEA fleet manager. Plusieurs facteurs expliquent la réussite de la mutation de ce parc de 400 véhicules : une analyse fine des usages afin que l'électrification réponde à tous les besoins, une car policy ouverte à plusieurs formes d'électrification (avec des référencements de véhicules électriques, full hybride, et PHEV, positionnés après étude des TCO) et un accompagnement des collaborateurs (pool de véhicules partagés pour tester, bornes de recharge ouvertes à tous au bureau) qui restent libres de leur choix de motorisation. En effet, environ la moitié des itinérants conservent encore des véhicules thermiques.

Zoom - Quel impact des baisses de bonus ?

Depuis le 1er juillet 2021, le bonus écologique a diminué de 5 000 euros à 4 000 euros pour les véhicules électriques et de 2 000 euros à 1 000 euros pour les PHEV. " Pour notre flotte plutôt composée de véhicules familiaux et de grande taille, l'impact de la fiscalité sur TCO reste faible pour des contrats de quatre ans. Même si depuis le WLTP nous avons dû prendre la mesure d'une augmentation de la fiscalité et du prix des véhicules ", tempère Xavier Bazan. Pas de quoi non plus modifier l'équilibre de la balance entre véhicules électriques et PHEV. " Pour une entreprise, le vrai sujet n'est pas le bonus mais la TVS, tranche Xavier Bazan. Il faut également examiner ce qui est moins visible, comme l'avantage en nature. "

Longues distances versus usage intensif

Longtemps le PHEV a été envisagé dans les flottes, à tort, comme une réponse au manque d'autonomie de véhicules électriques. " Le problème est qu'un hybride rechargeable n'est pas destiné à un usage intensif à moins de pouvoir se recharger. Sinon, attention au TCO avec des consommations qui peuvent augmenter de 300 % à 400 % ", analyse Bertrand Lamarche directeur conseil chez Traxall. Le protocole WLTP, qui sert au calcul des valeurs de consommation prévoit en effet un roulage à 80 % en électrique mais, en usage réel, on est plus proche de 80 % du temps avec le seul moteur thermique. Ce dernier, à essence et de petite cylindrée, doit tourner à plein régime pour arriver à propulser un véhicule alourdi par le poids ses deux moteurs. Pour un usage intensif, le véhicule électrique s'impose donc dans la limite des contraintes de recharge. D'autant que ces véhicules, malgré des tarifs plus élevés, rattrapent leur écart en termes de loyer. " Le marché est guidé par la stratégie des loueurs plus que par la fiscalité. Sur la deuxième partie de l'année 2021, nous observons une augmentation des valeurs résiduelles des véhicules électrifiés qui compense dans le loyer des coûts plus élevés et la diminution récente des bonus. Nous avons même parfois des loyers inférieurs ", analyse Xavier Bazan. En revanche, la fiscalité a un impact sur la comparaison des TCO entre les hybrides rechargeables et les électriques. " Chez Mercedes, un EQA aura un loyer 20 % plus élevé qu'un GLA mais une fiscalité moins importante ", pointe Bertrand Lamarche. Cependant, le marché du véhicule électrifié évolue désormais si rapidement qu'il nécessite une nouvelle analyse avant chaque renouvellement. Actuellement, les motorisations PHEV se démocratisent sur des véhicules compacts du segment B avec des loyers inférieurs à 300 euros. Quant aux électriques, la concurrence des loueurs, portée par la demande d'occasion, joue désormais plus férocement. À modèles et prestations comparables, le gain pour le client peut dépasser 20 % du loyer.

A retenir - Derniers "super bonus"

Dans le cadre du plan de relance, l'État avait boosté le bonus écologique mais le "quoi qu'il en coûte" a vécu. Après une première diminution, au 1er juillet 2021, le bonus sera de nouveau raboté au 1er janvier 2022. Il reste donc peu de temps pour bénéficier de 4000 euros (contre 3000 euros ensuite) en commandant un véhicule électrique. De même,

pour profiter des 2000 euros (contre 1000 euros ensuite) en immatriculant un véhicule utilitaire ou à hydrogène. Quant aux hybrides rechargeables, leur bonus (1000 euros) sera supprimé en 2022.

 
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