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L'Autruche, le bossu et l'homme debout... Trois options pour les dirigeants de PME face à la crise.

Publié par Elodie Le Gendre le

Dans un contexte économique incertain, les entrepreneurs hésitent à engager des réflexions stratégiques, par manque de temps, de confiance, et d'interlocuteurs pertinents...Nous pensons au contraire utile de mener une démarche stratégique, mobilisant les parties prenantes de l'entreprise, pour faire face avec audace aux enjeux posés par la crise.

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A l’heure où les choix politiques et les décisions fiscales font planer de nouvelles menaces sur les PME déjà fortement impactées par la crise, de nombreux entrepreneurs rappellent que l’esprit d’entreprise et le goût d’entreprendre sont certainement les principaux leviers pour sortir de la crise par le haut. Permettre aux entreprises de croître dans un environnement favorable est essentiel, mais ne suffit pas. Les entrepreneurs dirigeants de PME, qui constituent la force vive et souvent silencieuse de notre économie se trouvent confrontés à des conditions de marché très tendues qui obscurcissent l’horizon de leur décision. Dans un contexte économique incertain, où la pression du court terme est toujours plus forte, les entrepreneurs, hommes et femmes d’action par excellence, peuvent à juste titre se trouver temporairement bloqués et submergés de questions, rendant difficile l’exercice de leur mission.

De multiples raisons peuvent expliquer cette situation, notamment l’isolement inhérent à la fonction de dirigeant, le manque de temps résultant d’une gestion quotidienne de l’entreprise mobilisante, l’absence d’interlocuteurs pertinents pour avancer en confiance sur ces questions stratégiques, la réticence à déléguer et partager le pouvoir…

Face à cette réalité, amplifiée par la crise, plusieurs attitudes sont envisageables : faire l’autruche et espérer que le sable nous inspirera une démarche en prenant aussi le risque des sables mouvants et de l’enlisement, faire le dos rond en attendant que ça passe au risque de devenir bossu et de ne plus pouvoir porter un regard vers l’avenir, relever la tête et faire face. En résumé, trois options : l’autruche, le bossu et l’homme debout…

Les deux premières options sont généralement imposées par un quotidien absorbant toutes les énergies des dirigeants et le poids des habitudes. Dans le contexte actuel elles sont d’autant plus préjudiciables pour le devenir de l’entreprise qu’il nécessaire d’oser aller de l’avant sans attendre d’y être contraint par le marché, les concurrents, les financiers, ou les actionnaires ... Ceci demande le courage d’entreprendre une forme de remise en question.

Les dirigeants de PME arguent souvent que les démarches stratégiques sont l’apanage des grands groupes, plus particulièrement cotés, pouvant s’offrir le luxe de la réflexion voire de virages stratégiques fréquents, menés sous la houlette de cabinets de conseils internationaux spécialisés, et rythmés par de vastes opérations d’acquisition ou de fusion. Or, le questionnement stratégique a toute sa place dans les PME.

Cette remise en question que nous suggérons passe par une démarche structurée et pragmatique s’appuyant d’abord sur les atouts de l’entreprise bien perçus et identifiés par les clients et insuffisamment mis en valeur en interne et vis-à-vis des clients et prospects. En capitalisant sur ces atouts, on peut alors mobiliser les collaborateurs en repérant les expertises et les motivations de chacun, ce qui permet d’identifier les personnes clé de l’entreprise. Enfin, les points faibles, fréquemment liés à des problèmes d’organisation et de relations entre personnes apparaissent alors d’eux même, en même temps que les potentialités de développement à débloquer.
Cette triple mise en lumière des atouts réels, des potentialités et des points d’organisation à traiter, constitue le préalable indispensable à la mise en oeuvre d’un mode de gouvernance plus participatif et responsabilisant pour les personnes clé de l’entreprise. Cela peut alors se traduire par un mode efficace et adapté de délégation, des objectifs clairs pour chacun, et s’incarner dans une communication renouvelée et plus offensive en interne et vis à vis du marché. Cette option suppose que l’entrepreneur accepte un réel retour de ses collaborateurs, clients et prospects qui bousculeront nécessairement certains de ses a priori.

Le deuxième acte de courage qu’exige cette démarche et de prendre le risque de libérer la parole de salariés de l’entreprise sans pour autant déclencher une « révolution culturelle » !
Nous sommes frappés de constater que ce mouvement, lorsqu’il est initié en confiance, avec détermination et méthode est souvent plus aisé que ne l’avaient prévu les entrepreneurs, et générateur de transformations positives rapides, passant notamment par la mobilisation et la responsabilisation des forces vives de l’entreprise à différents niveaux. Il n’est pas rare de voir émerger à cette occasion des personnalités, jusqu’alors discrètes, déterminées à participer activement au changement et révélant ainsi leur dévouement à l’entreprise et son dirigeant !
Dans un monde qui s’est considérablement financiarisé, nous sommes convaincus que la croissance, telle que nous l’avons vue trop souvent modélisée sous excell, par des incrémentations plus ou moins mécaniques de cellules générant des prévisionnels à la virgule près sur des horizons de temps fantaisistes, est un leurre souvent néfaste lorsque qu’il conduit à confondre montage financier et vie de l’entreprise.
A l’inverse, nous croyons à des plans d’actions concrets, résumés par des objectifs financiers et opérationnels de développement réalistes, soutenus par des méthodes de travail et des outils de suivis communs et collaboratifs, mis en œuvre par des personnes attachées au développement de l’entreprise à laquelle ils appartiennent.
A l’image du WEB, les PME peuvent elles aussi se donner les moyens de passer en mode « 3.0 » et dessiner leur entreprise du futur, en osant initier des virages stratégiques réfléchis, soutenus et menés par leurs équipes, et donnant un nouveau souffle à leur activité. L’autruche et le bossu n’auront alors qu’à bien se tenir !

<p>Elodie Le Gendre et Jean Benoit Missoffe ont cr&eacute;e Sevenstones en 2007.<br /> Cette soci&eacute;t&eacute; de [...]...

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