Holding patrimoniale : comment profiter de la hausse des taux pour financer ses projets et préserver son capital ?
Dans un contexte de hausse des taux, les holdings patrimoniales offrent davantage d'opportunités à leurs détenteurs pour valoriser leur patrimoine tout en continuant à protéger le capital placé.
Je m'abonneCaractérisée par la remontée historique des taux, la normalisation des politiques monétaires des banques centrales entamée en 2022, a élargi le champ des possibles en matière de solutions d'investissement rentables protégeant le capital. Ce changement de paradigme des marchés profite aux holdings patrimoniales qui disposent quasiment de la même marge de manoeuvre qu'une personne physique pour gérer leur trésorerie et financer leurs projets.
Ces structures, créées par les dirigeants d'entreprise, ont notamment pour objectif de faciliter la transmission patrimoniale dans le cadre d'un groupe familial ou permettant d'y loger les capitaux issus de la cession de leur société. Hormis l'assurance-vie, elles peuvent comme les personnes physiques, souscrire des compte-titres ou des contrats de capitalisation à capital garanti, avec comme sous-jacent des parts d'OPCVM, des titres vifs, des fonds de private equity, des fonds structurés dont les structures à capital garanti sont désormais beaucoup plus faciles depuis la hausse des taux.
Afin d'établir sa stratégie de placement, une holding doit définir avec les professionnels qui l'accompagnent son cahier des charges de sorte que les poches d'investissement répondent de manière précise à ses contraintes de liquidité et fiscales et ses projets. Également, il est important de prendre en compte ses besoins de protection du capital au risque associé à sa philosophie d'investissement, à sa sensibilité à l'ESG et à la nature de ses objectifs. Les projets des holdings sont très variés selon la taille des capitaux détenus. Se constituer une poche de liquidité à court terme, anticiper des sorties de dividendes, investir dans de nouvelles structures ou se diversifier à long terme n'entrainera pas les mêmes choix d'investissement et de maturités.
Recours accru aux produits structurés Après la longue période de taux bas et une année 2022 difficile marquée par la hausse des taux, les fonds monétaires et obligataires délivrent en 2023 des rendements relativement satisfaisants et rémunèrent de nouveau le cash. Si en 2024 le scénario tend à une baisse des taux, les investisseurs positionnés sur les produits obligataires peuvent espérer générer une plus-value en cas de sortie. Plus liquides, ils constituent des solutions plus attractives que la pierre-papier et l'immobilier de bureau. La reconfiguration des taux favorise d'ailleurs le recours par les sociétés holdings aux produits structurés offrant des niveaux de protection du capital extrêmement forts, des versements réguliers de coupons élevés ou encore une couverture contre l'inflation. Ces solutions ont aujourd'hui le vent en poupe, construites surmesure par les salles de marché et nées de la combinaison d'obligations zéro coupon et d'options.
Pour les holdings cherchant à placer des montants importants sur une courte durée, ouvrir plusieurs comptes à terme est un choix judicieux pour capter des rendements de 3% à 4,5% et diversifier les risques liés aux banques émettrices. Sur le long terme, le non-coté apporte de la diversification et peut procurer des taux de rendement interne à deux chiffres. Réservés initialement aux investisseurs institutionnels avec un ticket d'entrée de 5 millions d'euros, les fonds de private equity se sont récemment démocratisés. Les holdings patrimoniales peuvent désormais y investir à partir de 100 000 à 500 000 euros, mais doivent rester vigilantes dans la sélection des gérants. Du côté des actifs risqués, pour des raisons de lisibilité liées à la conjoncture économique difficile et aux chocs des guerres, investir dans les actions nécessite de lisser ses points d'entrée sur plusieurs mois.
En raison du décalage entre la baisse de l'inflation et celle des taux nominaux qui ne devrait pas se matérialiser en zone euro avant la deuxième partie de 2024, les sociétés holdings ont la possibilité de construire à court moyen terme des solutions à rendement fixe basées sur le scénario d'une amélioration de leur rendement réel à horizon 1 an. Dans tous les cas, les investisseurs resteront suspendus aux discours des banques centrales pendant encore plusieurs mois.
Guillaume Sereaud - président et associé d'Aliquis Conseil.
Guillaume a débuté sa carrière en 2005 en tant qu'ingénieur patrimonial chez Corbel & associés puis chez Novalfi, jusqu'en 2012. Après avoir été responsable de l'ingénierie patrimoniale et produits chez FIP patrimoine, il rejoint Expert & Finance en 2013 en étant successivement responsable de l'ingénierie patrimoniale, directeur commercial adjoint, directeur business et produits financiers et enfin directeur des activités de Gestion privée du groupe formé par Crystal et Expert & Finance. Guillaume était également Directeur Général de Protecsport. Il est titulaire d'un master professionnel de gestion de patrimoine à Clermont Ferrand, d'un DU de gestion internationale du patrimoine de l'AUREP et d'une maîtrise de finance. Guillaume a intégré en 2022 le blockchain starter program de l'Ecole Polytechnique Executive Education.