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[Financement des PME] Quand le Crowdfunding s'attaque au financement de la R&D

Publié par WeShareBonds le | Mis à jour le

Le Crowdfunding ou le financement participatif a depuis l’origine été largement utilisé pour faire émerger des projets en sollicitant et sondant la base de futurs utilisateurs potentiels.

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Les formes originelles du crowdfunding : valider le marché plus que financer la R&D

Le crowdfunding a été utilisé pour faire émerger des projets en sollicitant la base de futurs utilisateurs potentiels. Des projets culturels (films, musiques) ont très tôt commencé à être financés sur des plateformes via ce moyen. Cela était une variante des pratiques déjà usitées par des majors d’Hollywood via des prestataires tels que National Research Group. Ce dernier fournit cette promesse : « Decoding tastes, unmet needs and desires ».

Les participants à de telles enquêtes donnant au plus un peu de leur temps voire seront rémunérés pour leurs participations. Or, comme dit le proverbe « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». On parlait ici de modifications à la marge d’un scénario pour coller aux attentes du marché. Le financement participatif est un moyen d’impliquer encore plus de participants de manière financière. Il fait émerger concrètement des projets de plus petit échelle. L’expression « love money » prenant ici tout son sens en permettant de faire émerger des projets alternatifs et originaux.

Kick-starter, du financement de la création à un géant de la prévente

Kick-starter s’est résolument lancé sur le marché sinon de l’innovation et de la recherche fondamentale, du moins de la promotion de nouveaux concepts plus ou moins innovants (la grande majorité concerne des projets de jeux vidéo). Créé en 2009, cela en fait un dinosaure dans l’univers du crowdfunding ! La plateforme a à ce jour levé le montant impressionnant de 3 milliards USD, pour 132 000 projets financés intégralement. Cependant seul environ 4000 avaient reçu plus de 100k$ et 259 plus de 1M$. Dans les faits, Kickstarter a vite été perçu comme une sorte de site géant de « pré » -vente privée. Devant certaines déconvenues pour des sociétés n’ayant finalement pas finalisées leur projet, le site a d’ailleurs été amené préciser dans sa communication le risque et l’incertitude inhérents à ce type de projets souvent déjà avancé mais nécessitant certaines phases de validation techniques.

Dans une approche un peu similaire, Sony qui a longtemps été l’une des sociétés les plus innovantes de la planète (mais a connu des difficultés avec l’apparition des GAFA) a en 2016 - l’année de ses 70 ans – lancé la plateforme « First Flight » une plateforme destinée à permettre à des ingénieurs de faire émerger des initiatives internes à la croisée des mondes de financement participatif et de l’incubateur de start-up. Le financement et l’infrastructure sont toujours fournis par le groupe.

Dans ces différents cas, les financements semblent apparaître en bout de chaîne pour valider et faire évoluer un concept un peu à la manière d’un « focus group » qu’un moteur de l’innovation.

Financer l’innovation : les fonds propres en premier

Les schémas évoqués ne sont pas, a priori, destinés à financer des démarches d’envergure. Ils semblent plutôt être des accélérateurs pour permettre de transformer l’essai au stade la commercialisation.

Pour une démarche structurée de financement de l’innovation et de la R&D, le renforcement en fonds propres (éventuellement via des plateformes de crowdfunding « equity ») reste la voie royale. L’objet du financement et les attentes s’inscrivant dans un cycle long, avec une mise en avant des incertitudes et de « cash-flow » souvent négatifs sur un période assez longue.

Dans ce domaine les pouvoirs publics ont souvent pris les devants avec des programmes spécifiques

  • BPI France via des prêts à l’innovation,
  • le statut de JEI – Jeune Entreprise Innovante,
  • le CIR – Crédit Impôt Recherche,
  • tous les dispositifs fiscaux destinés à promouvoir l’investissement dans l’innovation.

Au plan Européen le récent Plan Juncker de 315 milliards d’euros largement fléché vers l’innovation et la R&D dans les PME, représente ainsi des montants très conséquents en accompagnement des sources traditionnelles de financement.

Le crowdlending également en renfort 

Si R&D, innovation « cash-flow » négatif à court terme, et « crowdlending » ne font pas a priori bon ménage, il est cependant possible pour une PME déjà globalement profitable de structurer ses projets d'investissement de façon à pouvoir accéder à ce type de financement.

Les résultats issus de l’innovation prendront plus ou moins de temps à se matérialiser. Par ailleurs, il existe souvent une incertitude sur le fait que ces initiatives porteront leur fruit. En dehors des schéma bonifiés dans le cadre de l’action publique, les banques sont généralement assez démunies dans ce domaine. Elles ne peuvent pas prendre en garantie d’actifs tangibles.

Le crowdlending peut être un outil de financement pour une PME qui par ailleurs ne souhaiterait pas (ou du moins qu’à une certaine hauteur) renforcer ses fonds propres. Sur la base d’une activité principale déjà rentable et ses cash-flows futurs, il est parfaitement possible de financer des projets d’innovation identifiés, soit en interne soit via une filiale dédiée en sollicitant un prêt en crowdlending. Le prêt mis en place permettra

  • d’accéder immédiatement à des ressources complémentaires,
  • d’accélérer le programme d’innovation,
  • de continuer les développements, le timing étant souvent une dimension clé en la matière.

Le financement de Sogilis par WeShareBonds

Ainsi via WeShareBonds nous avons financé Sogilis une société de services dans les logiciels embarqués, intervenant comme prestataire auprès de grands comptes de l’industrie notamment.  Sogilis, par ailleurs soutenue par les pouvoirs publics et BPIFrance, a toujours développé une démarche d’innovation très structurée que ce soit en interne ou via des participations dans des sociétés développant des concepts innovants comme ce fut le cas avec Squadrone System dans le domaine des drones (qui s’était d’ailleurs financée sur Kickstarter). Faire appel au crowdlending au niveau de la société mère a permis à Sogilis de financer le développement de filiales Hionos et Square Scale dans les domaines de la navigation des drones, et du cloud, avec un impact positif sur l’activité de Sogilis par ailleurs impliquée dans le développement de ces projets.

Sogilis a structuré la présentation de son activité via un découpage clair entre ces activités récurrentes et ces projets d’innovations. Il est ainsi parfaitement possible et indiqué d’accéder à un financement en crowdlending.

Retrouvez cet article sur le blog de WeShareBonds : Quand le crowdfunding s'oriente vers le financement de la R&D

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