Inde : l'enfer de la bureaucratie en voie de normalisation
Pays protectionniste de longue date, l'Inde s'ouvre de plus en plus au commerce extérieur. Accords de libre-échange avec l'Asean ou la Corée du Sud, négociations avec l'Union européenne et le Mercosur, réduction des mesures anti-dumping... Le pays lève, une à une, les nombreuses restrictions commerciales aux importations. Dans les faits, l'accès au marché intérieur demeure encore difficile.
"Même si le pays a engagé une réforme structurelle en la matière, les méandres de la bureaucratie indienne et la complexité du régime tarifaire entravent encore les importations", note Marie Albert, responsable du risque pays chez Coface. Corinne Vadcar, analyste senior Commerce international à la CCI Paris Ile-de-France (CCIP), abonde dans ce sens : "Alors que la tendance est à la montée des obstacles non-tarifaires dans le monde, l'Inde pratique encore des droits de douane élevés, notamment sur des produits comme l'alcool".
L'administration impose, par ailleurs, encore de lourdes procédures sur les licences d'importation (ex : animaux vivants, marbre, acide borique, etc.). Afin de protéger son économie tout en la rendant plus compétitive, l'Inde maintient par ailleurs toujours plusieurs mesures de soutien à ses entreprises pouvant parfois s'apparenter à du favoritisme par rapport aux importateurs étrangers (ex : subventions, tarifs d'approvisionnement préférentiels pour les fournisseurs locaux, restrictions sectorielles, etc.).