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[Entrepreneurs] Pensez aux emprunts obligataires en complément des levées de fonds ! Une étude de cas type.

Publié par WeShareBonds le - mis à jour à

L'emprunt obligataire (crowdlending) peut s’avérer un complément très utile pour parvenir à boucler une levée de fonds ou bien pour la réaliser dans des conditions économiques plus favorables

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Chaque type de financement est plus ou moins adapté en fonction des objectifs du dirigeant de PME : une ligne de découvert dans le cas de besoins saisonniers temporaires, un renforcement de fonds propres pour alimenter un projet de croissance à long terme, des financements bancaires notamment pour financer des actifs réels... Pourtant dans ce paysage, l'emprunt obligataire (crowdlending) peut s’avérer un complément très utile pour parvenir à boucler un financement ou bien pour le réaliser dans des conditions économiques plus favorables.

Limiter la dilution, trouver un financement complémentaire

Le crowdlending peut classiquement être envisagé comme un moyen de faire face à l’equity gap : cet intervalle dans lequel l’entrepreneur a déjà fait appel à ses ressources proches (love money, apport personnel) mais est contraint par les limites proposées par son banquier habituel et ne souhaite ou ne peut pas encore par ailleurs faire appel à un financement en fonds propres.

Pourtant même lorsque le cap du financement en fonds propres a été franchi, il peut être indiqué et toujours possible de faire appel à un complément obligataire via du crowdlending.

Cela présentera l’avantage pour l’entrepreneur de limiter la dilution et ainsi de conserver un plus grand contrôle capitalistique de son entreprise et de maximiser la valeur future de son patrimoine. Par ailleurs, du fait d’une documentation relativement simplifiée, le crowdlending pourra s’intégrer au mieux en complément d’une levée de fonds capital sans ajouter de contraintes ou de limites particulières.

Prenons le cas simple d’un dirigeant de PME cherchant un montant de 600k€ en augmentation de capital (sa capacité d’emprunt ne serait pas suffisante) pour réaliser immédiatement des embauches et parvenir à une croissance annuelle de 15% lui permettant de doubler de taille en 6 ans.

Admettons pour simplifier un cas cependant crédible de valorisation sur la base de 1x son chiffre d’affaires plus sa trésorerie. Dans le premier cas ci-dessous, il réalise une augmentation de capital de 600k€, dans le deuxième cas, il réalise une augmentation de capital de 400k€ assortie d’un prêt in fine de 200k€ en crowdlending compatible avec sa capacité d’emprunt.

Grâce à ce schéma mixte l’entrepreneur aura :

  • Limité sa dilution : conservant la détention de 83% au lieu de 63% soit au-dessus d’un seuil de 66% qui peut avoir son importance dans le cadre du contrôle de la stratégie et la gouvernance
  • Trouvé un financement complémentaire in fine sur 4 ans (le crowdlending offrant cet option en plus du traditionnel prêt amortissable, exemple WeShareBonds) pour financer des actifs immatériels à savoir des embauches
  • Au final, maximisé son patrimoine du fait de la valorisation de sa société sur la durée et d’une quote-part plus importante, le différentiel étant supérieur au coût des intérêts supplémentaires portés par la structure (leur poids a par ailleurs été réduit pour un tiers par l’effet de l’économie d’impôt réalisée sur le montant des intérêt payés)

Le résultat de cette simulation pourrait certes varier en fonction du profil de l’entreprise et des critères appliqués de valorisation mais elle montre un cadre où le crowdlending a été un apport complémentaire satisfaisant et par ailleurs facilement gérable en termes et documentation et de montant (possibilité d’intervenir pour des montants limités et flexibles en faisant appel au crowdlending)

 

Compléter également des financements classiques

Le schéma présenté précédemment pourrait également s’appliquer dans le cadre d’autres financements. Par exemple le financement d’un fonds de commerce via une dette bancaire. Celle-ci sera généralement amortissable sur 7 ans, avec actuellement des taux d’intérêts assez favorables, mais ne portera pas forcément sur l’intégralité. En effet la banque aura tendance à prendre en sûreté le nantissement du fonds de commerce, lui permettant sa revente à son profit en cas de difficulté, et à prendre par ailleurs une marge de précaution sur la valeur du bien : par exemple aller jusqu’à une limite de 70% de la contre-valeur estimée du fonds, hors prise en compte de la réalité des cash-flows.

Dans ce cas, l’appel au financement en crowdlending permettra de trouver tout ou partie des 30% manquant en se fondant sur l’analyse des cash-flows. L’accès à ce type de financement complémentaire est rendu possible par deux caractéristiques : une documentation simplifiée sans prise de sûreté sur les actifs, rendant le schéma compatible avec la position de la banque, par ailleurs la flexibilité du crowdlending en termes de montant, et de délais d’intervention pour pouvoir réaliser l’acquisition dans les temps.

Les limites à respecter

Pour autant, le crowdlending ne constitue pas une solution automatique et il doit s’inscrire dans un cadre bien précis et le respect de certaines contraintes :

  • La capacité d’emprunt de la PME : faire appel au crowdlending implique de démontrer une capacité d’emprunt adéquate, la société doit pouvoir démontrer un historique et des perspectives de positive en termes de cash-flow. Cela reste la base du financement en crédit dont le point central au-delà du taux d’intérêt et la capacité projetée de l’entreprise à faire face à ses échéances et à ne pas faire défaut
  • Risque adapté : en lien avec le premier point les prêteurs en crowdlending n’ont pas vocation à financer des projets trop risqués (cela étant réservé aux financements en fonds propres qui donnent accès au capital en échange d’une possibilité de plus-value conséquente) et qui doivent rester compatible avec un rémunération (4% à 8% brut/an) bien inférieure à celle exigé généralement par les actionnaires
  • Confidentialité/timing : dans certains cas, tels que les acquisitions d’entreprises, l’appel au crowdlending devra gérer plusieurs contraintes : la confidentialité de l’opération avant sa conclusion et la disponibilité des fonds au jour de l’opération, et symétriquement la certitude de la réalisation de l’acquisition du point de vue des prêteurs. Cela impliquera de trouver des modalités spécifiques pour gérer cette contrainte (intervention plutôt via refinancement post-acquisition, décalage dans les flux etc…)
  • Garantie de bonne fin : l’un des écueils du crowdfunding est l’incertitude de la disponibilité des fonds. En effet même si l’historique de chaque plateforme permet de se projeter sur sa capacité à financer les projets, on ne peut présumer du succès à 100% d’un campagne et de la disponibilité des fonds pour le projet visé. C’est pour cette raison que chez WeShareBonds nous avons opté pour la création d’un fonds de crédit géré par l’équipe qui cofinance les opérations au côté de la foule, aligne ses intérêts avec elle et se substitue partiellement à elle en cas de besoin pour clôturer l’opération.

 

Le crowdlending n’est pas la solution à toutes les situations mais il est une source complémentaire de financement avec ses propres avantages et contraintes, rendu possible par la levée des barrières législatives et techniques. Il peut faire partie utilement pour un dirigeant de PME de la panoplie des financements disponibles y compris comme complément dans le cadre d’augmentation de capital plus classiques.

Retrouvez l'article sur le blog de WeShareBonds Le crowdlending en complément des levées de fonds ?

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