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Crowdfunding, la levée de fonds en mode 2.0 !

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A la création de son entreprise, le plus difficile est de trouver des financements. Banques et capital-risque investissent peu au démarrage et la love money est souvent insuffisante. Le crowdfunding et le crowdlending permettent de lever des fonds ou d'emprunter de l'argent, jusqu'à 100 000 euros, auprès de particuliers via Internet. Explications.

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En 2008, le succès du chanteur Grégoire, dont le premier album est financé par une communauté d'internautes via MyMajorCompany.com, redonne espoir à tous les chanteurs en devenir. Et donne des idées à d'autres... Ce principe de financement, faisant appel aux internautes, baptisé crowdfunding (littéralement le financement par la foule), peut en effet s'adapter à d'autres secteurs.

Thierry Merquiol, qui animait alors l'incubateur d'entreprises innovantes Midi-Pyrénées, fait parti des producteurs de Grégoire. La réussite du chanteur lui inspire Wiseed.fr. Il lance ce site avec Nicolas Sérès, son associé. Cette plateforme internet de crowdfunding est destinée aux start-up. « Nous sommes partis d'un double constat: d'un côté, les entrepreneurs qui se lancent ont du mal à trouver des fonds. De l'autre, les investisseurs particuliers sont lassés d'investir en Bourse sans savoir à quoi sert véritablement leur argent. » Les entrepreneurs à la recherche de capitaux n'ont qu'à envoyer un dossier de candidature. « On en reçoit cinq par jour », confie Thierry Merquiol. Après une première présélection par l'équipe de Wiseed, les dossiers retenus sont soumis au jugement de la communauté des investisseurs inscrits sur la plateforme. «Il y a 7 200 investisseurs inscrits, dont un millier est vraiment actif. » Comme sur Facebook, les investisseurs cliquent en bas des dossiers sur «J'aime» ou «Je n'aime pas». Une vidéoconférence est ensuite organisée avec les entrepreneurs retenus puis une rencontre physique est planifiée. Enfin, les dossiers sont officiellement mis en ligne, et commence alors la levée de fond. « Ces investisseurs sont des sortes de «microbusiness angels», résume Thierry Merquiol. En moyenne, ils financent à hauteur de 1 500 euros, parfois moins. » Entre 50 et 200 personnes peuvent investir en capital dans un même projet. Une holding gère ensuite l'ensemble des actionnaires et les représente au conseil d'administration. « C'est soit quelqu'un de chez nous, soit un parrain choisi parmi les actionnaires», précise Thierry Merquiol. Le retour sur investissement pour ces apprentis business angels n'est pas immédiat, il faut attendre en moyenne huit ans. La mise est bien entendu non garantie. En deux ans et demi d'existence de Wiseed, une entreprise financée par ce biais a mis la clé sous la porte. Mais, depuis son lancement, le site de crowdfunding a même permis à 18 start-up de lever jusqu'à 100 000 euros. « Nous ne dépassons jamais ce seuil. Au-delà, le cadre légal nous impose de demander une autorisation à l'Autorité des marchés financiers. Mais c'est une possibilité que l'on compte proposer aux entrepreneurs d'ici à quelques mois », révèle Thierry Merquiol. Si votre besoin en capitaux est plus important, il conseille de faire appel à d'autres sources de financement. Notez qu'il existe d'autres plateformes de crowdfunding (SmartAngels.fr, MyMicroInvest.com, etc.).

@ DENIS_PC / FOTOLIA

 

Thierry Merquiol, fondateur, Wiseed.fr

Thierry Merquiol, fondateur, Wiseed.fr

Thierry Merquiol, fondateur, Wiseed.fr

« Les investisseurs en crowdfunding sont des sortes de «microbusiness angels».

Le crowdlending, cousin du crowdfounding

Si vous ne voulez pas ouvrir votre capital, vous pouvez quand même faire appel aux particuliers pour vous prêter de l'argent. C'est ce que propose Friendsclear.com. Une plateforme, lancée en 2011, qui fait l'intermédiaire entre des particuliers qui préfèrent placer leur épargne dans des projets et des entrepreneurs. « Il s'agit souvent d'entrepreneurs individuels, d'auto-entrepreneurs ou de gérants de petites SARL qui ont besoin d'argent pour financer un investissement, détaille Jean-Christophe Capelli, fondateur de Friendsclear.com. Les entrepreneurs peuvent demander des prêts de 3 000 à 25 000 euros à rembourser en 36 mensualités maximum. Le montant moyen est de 10 000 euros. »

Les particuliers qui souhaitent investir doivent simplement ouvrir un compte de leur côté dans la banque partenaire de Friendsclear, le Crédit Agricole, et y déposer la somme qu'ils veulent prêter. La banque s'occupe ensuite de faire le crédit. « En moyenne, ils prêtent entre 1 000 et 5 000 euros », observe le fondateur de Friendsclear.com. Les dossiers de demande de prêts des entrepreneurs sont en ligne. Les investisseurs leur posent directement des questions sur leur projet via la plateforme, pour en vérifier la crédibilité et l'intérêt. 70 % des dossiers trouvent un financement. Le taux d'intérêt de l'emprunt s'élève à 8,33 % pour les entrepreneurs. Les investisseurs touchent les intérêts, moins la commission de Friendsclear, chaque année, en complément du remboursement d'un tiers de la somme investie.

D'autres initiatives de prêts entre particuliers se sont lancées ces derniers mois comme Pret-dunion.fr. « Les particuliers qui ont de l'épargne en ont marre d'investir dans des fonds de placement obscurs, remarque Jean-Christophe Capelli. Ils veulent faire autre chose de leur argent et surtout savoir à quoi leur argent va être utilisé. » Un investissement d'autant plus intéressant qu'il permet également de profiter - dans certains cas - des procédés de défiscalisation.

Vincent Le Monde, p-dg de Noomeo

Vincent Le Monde, p-dg de Noomeo

LE TEMOIGNAGE de Vincent Le Monde, p-dg de Noomeo
« Lever de l'argent auprès de particuliers a permis de nous faire connaître! »

Dans son secteur, la haute technologie, les innovations nécessitent beaucoup de capitaux. « Depuis 2007, nous avons injecté environ 4 millions d'euros dans la R & D », souligne Vincent Le Monde, dirigeant de Noomeo qui édite une solution de numérisation 3D. En 2010, il a besoin d'un nouvel apport en capital de 1 ,7 million d'euros pour financer de nouvelles innovations. Pour récolter cette somme, il passe par le circuit habituel des business angels de sa région et présente, en parallèle, un dossier sur Wiseed.fr, plateforme de crowdfunding. « Par ce biais, nous avons levé 100 000 euros, ce qui est déjà un bel apport, se réjouit le p-dg. Autre bénéfice annexe, nous avons pu nous faire connaître, notamment dans la région, car l'initiative a été relayée dans la presse. » En tout, les 70 actionnaires qui ont investi dans Noomeo détiennent aujourd'hui un peu moins de 1 % des parts de la société, via la holding gérée par Wiseed. Toute la mise en place du dispositif est administrée par Wiseed: « C'était vraiment très simple pour nous », confie Vincent Le Monde. Si ce dernier connaît personnellement une partie de ces 70 actionnaires car faisant partie de son réseau (partenaires, personnes avec qui il a collaboré ou qui connaissent la société), il ne connaît pas la moitié de ces investisseurs d'un nouveau genre...

Carte d'identité de Noomeo

- Activité Solution de numérisation 3D
- Ville Labège (Haute-Garonne)
- Forme juridique SAS
- Dirigeant Vincent Le Monde, 33 ans
- Année de création 2007
- Effectif 15 salariés
- CA 2010 NC

CE QU'IL FAUT RETENIR

- Le crowdfunding est un apport en capital d'une communauté de particuliers. Le crowdlending est un système de prêts via des particuliers. Les deux fonctionnent via des plateformes dédiées sur Internet.


- Ces solutions sont idéales pour des besoins en financement de faible importance. Vous pouvez ainsi lever jusqu'à 100 000 euros et emprunter jusqu'à 25 000 euros. Les spécialistes conseillent de ne pas financer le lancement de son entreprise par ces seuls outils.

 
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