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Comment choisir un contrat de LLD qui tient la route

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Disposer d'un véhicule et de services associés modulables (entretien, assurance, pneumatiques, etc.), pour une durée supérieure à un an, moyennant loyer, c'est le principe de la location longue durée (LLD). Un moyen efficace de maîtriser le poste véhicules de son entreprise. Mais ces contrats sont souvent assez complexes. Revue de détail.

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@ © TYPOMANIAC - FOTOLIA

«On ne manage bien que ce que l'on mesure. » François Piot, président du SNLVLD (Syndicat national des loueurs de voitures longue durée) et directeur marketing d'Arval (spécialiste de la location longue durée multimarque, filiale du groupe BNP Paribas), est formel: la location longue durée (LLD) permet d'identifier les coûts liés au poste automobile dans l'entreprise et donc de les faire diminuer. La LLD consiste à disposer d'un véhicule et de services associés modulables tels que l'entretien, l'assurance, les pneumatiques, etc., pour une durée supérieure à un an, moyennant loyer. En général, les contrats sont établis pour une durée et un kilométrage déterminés.

Optimiser la valeur résiduelle

Le loyer financier est calculé sur la différence entre le prix d'achat et la valeur de revente estimée en fin de contrat. Cette valeur résiduelle évolue selon les tendances du marché de l'occasion ; elle représente généralement entre 30 et 50 % du montant total de la location. Elle est estimée par le loueur à partir de données statistiques, « selon l'expertise de chacun, qui ne découle d'aucune règle mathématique », souligne François Piot. Vous pouvez néanmoins opter pour un véhicule prisé sur le marché de l'occasion, ce qui affaiblira son loyer car sa revente sera facilitée: marque, modèle, couleur, niveau d'équipements... Les autres ingrédients du loyer? « Le forfait maintenance/réparation est souscrit dans 80 % des contrats, précise Laurent Hauducoeur, directeur associé de Cogecar, cabinet de conseil spécialisé. Le remplacement des pneumatiques, dans la moitié d'entre eux, et l'assurance (accident, vol, etc.), dans seulement 15 % des contrats. Le véhicule de remplacement lors de réparations (hors véhicule d'urgence) n'est sélectionné que dans 10 % des cas. La carte carburant est, quant à elle, demandée par 30 % des entreprises. »

« Tous ces services sont négociables, bien sûr, précise l'expert. Selon le volume, si vous êtes un nouveau client, si vous leur donnez l'exclusivité ou non, etc. Ainsi, à partir d'une flotte de 15/20 véhicules, travailler avec deux prestataires permet de les mettre en concurrence tout en les fidélisant. » Parmi tous ces services, le forfait entretien/réparation est celui qui donne tout son sens à la LLD. « Il représente un vrai confort, reprend le directeur de Cogecar. Je suis plus dubitatif sur la partie pneumatiques pour les petites flottes concentrées sur une région, par exemple, pour lesquelles il peut être intéressant de négocier un compte et des conditions commerciales avec un fournisseur régional. Ce qui sera plus difficile avec 25 véhicules répartis sur toute la France. » L'assistance/urgence est, selon François Piot (SNLVLD), insuffisamment souscrite, tout comme le véhicule relais, qui permet d'être acheminé en moins d'une heure vers une société de LLD qui fournit un véhicule de remplacement. La perte financière en cas d'accident est également au menu de certains contrats. Mais ce qu'il est absolument indispensable de négocier, selon Laurent Hauducoeur (Cogecar), c'est le fonctionnement du contrat. Parce que, dans 90 % des cas, il est extrêmement difficile de prévoir leur utilisation trois ou quatre ans à l'avance, les véhicules ne sont pas restitués au kilométrage ou à la date prévue, et des pénalités peuvent s'appliquer. C'est donc en premier lieu sur cet aspect qu'il convient d'être prévoyant et de poser des questions au loueur: «Que se passe-t-il si j'ai trop roulé? Et si je restitue le véhicule plus tôt? » Etc.

Opter pour un contrat flexible et précis

« Les réponses vont être plus ou moins précises d'un prestataire à l'autre. Ce sont ces conditions générales qu'il faut anticiper, pour éviter que la bonne affaire du début se transforme en mauvaise surprise en fin de contrat. Tout doit être prévu et écrit avant la mise à la route du véhicule », insiste Laurent Hauducoeur. L'expert suggère ainsi de se faire communiquer l'ensemble des loyers selon un tableau Excel à double entrée, simulant tous les cas de figure en termes de durée et de kilométrage, avec la possibilité de réajuster le contrat à tout moment à la hausse ou à la baisse, selon cette matrice. « Il existe encore quelques contrats rigides, non modifiables au niveau de la durée ou du kilométrage, qu'il ne faut absolument pas signer », recommande l'expert. Des loueurs tels Cofiparc et Kia Lease, qui vient de faire son entrée sur le marché, proposent des véhicules équipés d'un traqueur, permettant une facturation au kilomètre parcouru. Chez ALD Automotive, des alertes sont envoyées au client pour lui signaler que certains véhicules roulent plus ou moins que prévu et qu'il faut procéder à un réajustement. François Piot (SNLVLD) explique que les loueurs proposent, le plus souvent, un recalcul du contrat chaque année avec les données réelles, ce qui engendre une plus ou moins-value, redistribuée sur les loyers restants. Si l'engagement représentatif moyen se situe à 36/38 mois-90 000 km, la durée du contrat et le kilométrage prévus doivent faire l'objet d'une réflexion en fonction de l'utilisation du véhicule et en tenant compte de deux courbes: celle de la maintenance (exponentielle) et celle de la valeur de revente, qui décroît de façon linéaire. « Il faut rester entre 24 et 48 mois et ne pas aller au-delà de 140 000 km, conseille Laurent Hauducoeur (Cogecar). Dans un contrat plus court, le véhicule perd entre 30 et 50 % de sa valeur, et même si une durée plus longue permet de diminuer le montant des loyers, c'est l'état d'usure qui augmente, avec un risque accru d'immobilisation. Et un commercial sans voiture, c'est un vrai coût pour une PME. »

Ne pas négliger l'aspect fiscal!

Autre ingrédient important de la valeur du contrat: la fiscalité. Celle-ci peut représenter jusqu'à 25 % du loyer! La taxe sur les véhicules de société (TVS), tout d'abord, est adossée au taux d'émission de CO2 du véhicule. S'il émet 141 g de CO2/km, le barème met le gramme à 11,50 euros. Addition annuelle: 1 622 euros! Cette taxe peut baisser en choisissant un véhicule récent avec un moteur moins puissant. Deuxième composante: le véhicule attribué à un collaborateur est valorisé comme un élément de rémunération. S'il dispose d'une carte carburant associée qu'il peut utiliser pendant ses périodes de congé, cela revient à ajouter 40 % du loyer (financier + maintenance + assurance) à son bulletin de salaire, 30 % s'il ne peut l'utiliser que dans le cadre professionnel. Ce montant, assujetti aux 45 % de charges patronales, n'est pas anodin. Enfin, les entreprises peuvent généralement déduire les loyers de leurs véhicules en LLD sauf pour la fraction de leur prix d'acquisition qui dépasse 18 300 euros (9 900 euros pour les véhicules dont l'émission de CO2 dépasse 200 g/km). Pour une voiture achetée 20 000 euros amortie sur cinq ans, par exemple, la somme à réintégrer dans le bénéfice imposable de l'entreprise sera de 340 euros (20 000 - 18 300) x 20 %. L'addition de ces sommes est donc aussi à considérer. « Nous proposons de plus en plus la mesure du TCO (total cost of ownership ou coût de détention), fait remarquer Guillaume Maureau, directeur général Commerce et marketing d'ALD Automotive. Elle prend en compte loyer, fiscalité et carburant, afin d'orienter nos clients vers le plus compétitif, qui n'entraîne pas forcément le loyer le plus bas. » Pour faire baisser le coût de détention, Arval propose une approche environnementale globale: cours d'écoconduite, outils de reporting de la consommation, aide au choix du véhicule adapté, etc. La LLD vous permet aussi de vous mettre au vert!

Laurent Hauducoeur, directeur associé, Cogecar

Il existe encore quelques contrats rigides, non modifiables au niveau de la durée ou du kilométrage, qu'il ne faut absolument pas signer. »

CE QU'IL FAUT RETENIR

- La LLD (location longue durée) consiste à disposer d'un véhicule et de services associés modulables (entretien, assurance, pneumatiques, etc.) pour une durée supérieure à un an, moyennant un loyer.


- En général, les contrats sont établis pour une durée et un kilométrage déterminés. En cas de dépassement, des pénalités sont appliquées. C'est donc un point important du contrat à négocier.


- Le loyer financier est calculé sur la différence entre prix d'achat et valeur de revente estimée en fin de contrat. Optimisez la valeur résiduelle du véhicule pour diminuer le loyer Influent également sur le prix les différents services souscrits. Enfin, la fiscalité pèse pour 25 % du loyer environ.

 
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DELPHINE COLLET

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