Pour gérer vos consentements :

Alexis Krycève (Gifts for Change) : "La crise questionne les fondamentaux"

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Comme toutes les sociétés qui ont traversé la crise, certaines ont dû changer, se réinventer et s'adapter. C'est le cas bien évidemment des start-up, plus fragiles. Portrait de la société Gifts for Change.

Gifts for Change, qui fête ses 6 ans cette année, est la start-up à l'origine de la notion d'EPO (Engagement Par l'Objet). Son pari initial ? Convaincre les entreprises de rendre leurs goodies et autres objets promotionnels plus éco-responsables (fabriqués en France, par des personnes en situation de handicap dans un Esat, en matériaux recyclés...) et solidaires.

Comment avez-vous vécu cette crise ?

L'entrepreneuriat est déjà une aventure intense avec des montagnes russes émotionnelles, mais c'est évidemment encore plus fort en période de crise. Paradoxalement, le fait que l'ensemble du pays vive la même chose au même moment a permis d'affronter cette situation exceptionnelle avec un peu plus de philosophie. Il n'en reste pas moins que sur le plan humain, sur le plan de l'activité, sur le plan économique, sur le plan stratégique, c'est un véritable chamboulement. Cette crise questionne tous les fondamentaux d'avant.

Le confinement a-t-il changé la donne ?

Il a amélioré la capacité d'adaptation de l'équipe, notre capacité à nous réinventer encore, à imaginer de nouvelles manières de travailler, avec des rendez-vous comme des « cafés-potins virtuels » quotidiens pour lutter contre l'isolement, par exemple. Les échanges par visioconférence ont pu, en grande partie, pallier l'absence de rencontres physiques. Il n'en reste pas moins que le contact physique, toute la communication légère et non verbale, les éclats de rire subits et les anecdotes inattendues qui surgissent au milieu d'une journée de travail, tout ceci nous manque énormément. Ça n'est qu'en reprenant, encore très parcimonieusement, le chemin du bureau, que nous avons réalisé à quel point cela nous manquait. Un mode de travail 100% à distance est inimaginable.

Avez-vous pivoté ou songé à le faire ?

L'aventure Gifts for Change est faite, comme la plupart des aventures entrepreneuriales, de nombreux pivots successifs. Depuis début 2019, nous étions cette fois sur une lancée bien tracée, avec un alignement clair de notre vision et de notre stratégie et de très belles opportunités. 2020 devait se placer sous l'angle de l'intensification de ce que nous savons déjà faire. La crise rebat les cartes.

Sans avoir pivoté pour le moment, car nous pensons que ce que nous proposons est plus pertinent et essentiel que jamais, nous n'en explorons pas moins de nouveaux possibles avec de nouvelles offres pour adresser les tendances ayant connu une accélération pendant cette crise.

L'explosion des moyens de communication à distance ne doit pas se faire au détriment de la dimension humaine, ni des projets communs porteurs de sens dans l'entreprise : notre offre vise à répondre à cet enjeu, tout en apportant toujours plus de leviers de financements à nos partenaires associatifs.

Comment voyez-vous l'avenir pour les 12 prochains mois ?

Je pense que notre activité va rester difficile jusqu'à l'été, mais j'ai bon espoir d'une fin d'année dynamique. En effet, nos clients du retail doivent recréer de l'engagement et de l'animation en points de vente : la fin de l'année est une période idéale, tant en termes de trafic en magasins que d'engagement philanthropique. Nous sommes prêts à créer avec eux de belles opérations engagées pour les fêtes de fin d'année, où cette crise, je l'espère sera un lointain souvenir. D'autant plus après ce moment collectif d'introspection, alors que les Français aspirent encore plus qu'avant à une consommation utile, porteuse de sens, de lien social, et à l'heure où chaque euro dépensé sera scruté encore plus qu'avant.

Pour en savoir plus

Alexis Krycève, fondateur Gifts for Change.

La rédaction vous recommande