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Ukraine : ces entrepreneurs qui se mobilisent

Publié par Véronique Meot le | Mis à jour le

Tous se disent concernés par le conflit et chacun agit à son niveau, selon son métier et sa position. Rencontre avec 4 dirigeants qui ont choisi de ne pas rester les bras croisés face à l'escalade de la violence.

Jérôme Lecat (Scality) agit au sein du collectif #EnsembleUkraine

Scality

Jérôme Lecat, CEO de Scality

« Mon épouse est ukrainienne, nous avons des amis là-bas, alors à titre personnel je suis évidemment très impliqué. Au niveau professionnel, nous avons des clients et des salariés en Ukraine, la situation est très compliquée », témoigne Jérôme Lecat, CEO de Scality.

En tant qu'employeur de collaborateurs basés en Ukraine (une poignée) et en Russie, Jérôme Lecat est inquiet : « Nous devons leur assurer la sécurité physique et mentale autant que possible, nous avons d'ailleurs proposé à nos collaborateurs ukrainiens de venir en France. Pour l'instant, ils semblent à l'abri. Nous leur assurons à tous d'être rémunérés. De son côté, le salarié russe est payé en équivalent euro car le rouble dégringole. » Des contacts sont établis avec les clients. « Nous avons stoppé les ventes en Russie », précise encore l'entrepreneur.

En réaction à la situation catastrophique des Ukrainiens, Jérôme Lecat a participé à la création du collectif #EnsembleUkraine, qui réunit une cinquantaine d'entrepreneurs de la Tech en France, avec le soutien de l'association France Digitale, du Galion Project et de la Mission FrenchTech. « Notre mission est de collecter des dons financiers pour les redistribuer aux actions concrètes identifiées localement, de leur apporter un soutien logistique et de les mettre en lumière. Il ne s'agit pas seulement d'une cagnotte mais bien d'une organisation logistique : nous faisons un travail énorme de matching entre les initiatives pour aider et les besoins », commente-t-il. Face à la détresse, « mon mécanisme de défense, c'est l'action », conclut Jérôme Lecat qui consacre 3 à 4 heures par jour au collectif.

Scality

Stockage de données

Paris

SA > création en 2009 > 200 collaborateurs

CA 2021 : NC

Éric Mangin (NooS.Global) lance la chaîne solidaire #WeAreUkraine

Nous.Global

Eric Mangin, CEO de Noss.Global

« Nous avons organisé une collecte pour venir en aide aux réfugiés avec deux objectifs : faciliter l'accueil et l'intégration des Ukrainiens en Europe et soutenir le relais et la prévalence d'une information fiable sur le conflit », affirme Éric Mangin, CEO de NooS.Global, plateforme Saas de gestion de dons et initiatives RSE.

Au départ, NooS.Global a été développée en partie avec des Ukrainiens. « Nous sommes toujours en contact avec eux, notamment avec un partenaire qui a laissé partir femme et enfants en Pologne. J'ai du mal à imaginer la situation... », lâche l'entrepreneur.

Aider les entreprises qui souhaitent avoir un impact positif étant le coeur de métier de cette start-up, ses dirigeants ont donc décidé d'utiliser leur savoir-faire. « En partie à la demande de nos clients », glisse Eric Mangin.

#WeAreUkraine propose de financer des projets comme le développement d'une application mobile permettant aux réfugiés d'avoir accès à une information sur les aides et les dispositifs locaux (hébergement) en Roumanie, une initiative slovaque ayant pour objet d'apporter des médicaments et des appareils médicaux aux hôpitaux de Kiev et de soutenir les journalistes indépendants basés à Kiev. « Nous avons opéré un réel sourcing afin de venir en aide à des projets pertinents et en éliminant d'ailleurs ceux qui sont déjà financés », indique le CEO. Les entreprises commencent à se positionner...

NooS Global

Plateforme Saas RSE

Paris

SAS > Création en 2020 > 9 collaborateurs

CA 2021, NC

Arnaud Devigne (Jobgether) fonde EU4UA, plateforme de mise en relation

Colas ISNARD

Arnaud Devigne

La plateforme EU4UA met en relation les réfugiés ukrainiens avec des hôtes européens. Les fondateurs de la start-up Jobgether - plateforme qui connecte les candidats à des offres d'emploi – sont tous pères d'enfants en bas âge et se sont émus devant la photo de petites filles alignées dans un abri. « Nous ne pouvions plus regarder ailleurs, ni rester passifs, mais nous ne sommes pas soldats, ni médecins, comment aider ? Nous avons développé un savoir-faire avec notre entreprise, mais l'emploi n'est pas un sujet. En revanche il est urgent de trouver un toit aux femmes et aux enfants qui affluent en Europe. Nous avons donc décidé de développer une plateforme afin de disrupter l'accueil des réfugiés et mettre en relation l'offre et la demande au niveau pan européen », raconte Arnaud Devigne, CMO associé de Jobgether. Agile, l'équipe a mis le site en ligne après avoir collecté des offres des familles d'accueil. « Nous avons réuni une équipe virtuelle de 200 bénévoles qui collaborent et travaillent à la consolidation du produit, à la communication, aux traductions nécessaires, etc. » ajoute-t-il. En quelques jours, la plateforme fonctionne.

« Une cinquante de personnes travaille pour nous en Ukraine, nous allons lancer une collecte pour leur envoyer de l'argent, nous avons créé une association à cet effet », poursuit-il.

Et si le conflit s'inscrit dans la durée, comme Arnaud Devigne le craint, alors les fondateurs de Jobgether envisagent de se rapprocher des ONG pour impulser d'autres aides – comme la recherche d'un emploi- afin de faciliter l'intégration des réfugiés.

Jobgether

Site de recherche emploi

Paris

SAS > Création en 2020 > 20 collaborateurs

CA 2021, NC

Chantal Pain, gérante de Carrément Fleurs, vend des roses bleues et jaunes

L'émotion suscitée par le conflit n'a pas laissé Chantal Pain, la dirigeante de la franchise Carrément Fleurs, indifférente. C'est pourquoi elle a accepté la proposition de son fournisseur : participer à l'opération « Une rose pour l'Ukraine », en mettant en vente des roses aux couleurs du drapeau ukrainien. Chaque rose vendue (2,90 €) permet de reverser 0,50 € à l'association humanitaire ukrainienne Giro555. En vente dans l'ensemble des magasins de l'enseigne et sur leur site Internet du 8 au 15 mars, ces roses devraient contribuer à aider les victimes de la guerre.

« À ce jour, nous avons vendu 1015 roses, nous arrêtons car une autre opération nationale démarre, « une jonquille pour Curie », pour laquelle nous reversons aussi une participation. Pour chaque rose vendue, il a été reversé 1 € (0,50 € de la part de notre fournisseur et 0,50 € de la part de notre enseigne) soit à date 1 015 € en soutien à l'Ukraine », déclare Chantal Pain, gérante de l'enseigne Carrément Fleurs (37 points de vente dont 3 en propre et 34 en franchise). Les roses, fraîches, ont été livrées au fur et à mesure, le fournisseur prenant en charge la gestion du stock.

L'ensemble du réseau a participé à l'opération. « Ce genre d'action fait partie de notre ADN, nos franchisés partagent nos valeurs et il nous paraissait intéressant de proposer à nos clients de faire un geste, beaucoup souhaitant aider sans savoir comment » explique cette dirigeante.

Groupe Carrément fleurs

Fleuriste

Agen

SARL > Création en 2006 > 7 collaborateurs

CA 2021 : 2,40 M€ (CA du réseau : 25 M €)

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