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[Edito] Stop à la start-up Nation

Publié par Julien van der Feer le - mis à jour à

La France se félicite d'être devenue une start-up Nation. Mais n'est-ce pas l'arbre qui cache la forêt ? Sur 3,7 millions d'entreprise, l'Hexagone compte seulement 5100 ETI.

C'est l'heure des cocoricos. La France est redevenue une terre entrepreneuriale. Mieux, une start-up Nation ! Chaque semaine, ou presque, des études prêchent la bonne parole. Les Français - les jeunes en tête - veulent créer leur (micro)entreprise. Oui, être chef d'entreprise est à la mode. Et les hommes politiques ne cessent de s'en féliciter. Pour preuve, le dernier CES de Las Vegas où, à grand renfort de communication, les élus locaux et nationaux ont déambulé nonchalamment dans les allées du gigantesque salon de la tech.

Il faut dire qu'avec la présence de 320 start-up, la France était la deuxième délégation mondiale, derrière les États-Unis. De quoi être fier et se sentir fort. Mais combien de ces entreprises deviendront un Sigfox, un Blablacar ou un Vente Privée ? Sans parler de licorne, combien d'entrepreneurs passeront du stade de startupper à celui de dirigeant de PME ? Car le fond du problème est là.

Si l'accompagnement et les aides diverses et variées sont foisonnantes lors des premiers pas d'une start-up, tout disparaît - ou presque - dès lors qu'elle commence à grandir. La vraie ambition ne serait-elle pas plutôt de devenir une ETI Nation ? D'aider les PME à se développer, à se structurer, à partir à l'export, à ouvrir leur capital... Car les chiffres sont têtus. Sur 3,7 millions d'entreprise, la France compte seulement 136 000 PME, 5100 ETI et 248 GE. Bien sûr, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Valoriser l'entrepreneuriat est une bonne chose. Mais à trop mettre l'accent sur les start-up pour donner l'image d'un pays dynamique, nous perdons le vrai combat : celui d'être capable de fabriquer des leaders mondiaux.

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