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[Tribune] L'entrepreneuriat féminin en question

Publié par Anne Sophie Panseri, présidente de Femmes Chefs d'Entreprises le - mis à jour à

On en parle beaucoup, de plus en plus... De nombreuses structures d'accompagnement, de financement, de conseil, inscrivent à leur programme la ligne "entrepreneuriat féminin". Mais où en sommes-nous réellement ?

Les choses bougent, un peu. Les quelques indicateurs dont on dispose affirment des progrès. Les femmes créent des activités, créent souvent leur emploi... Mais en l'absence de données officielles sur le sujet, il est difficile de tirer des enseignements.

Selon les sources, les chiffres diffèrent. Selon l'angle de vue, l'entreprenariat féminin explose ou stagne. Pour orienter les politiques en la matière, il est indispensable de disposer d'indicateurs officiels. Savoir d'où l'on part, mesurer l'impact et confirmer que le développement de l'entrepreneuriat féminin impacte directement et positivement le PIB.

Parce que les femmes ne veulent pas seulement créer leur emploi. Elles veulent aussi prendre la responsabilité d'une activité génératrice d'emploi. Il s'agit donc d'ouvrir et d'encourager le champ des possibles. Il s'agit de leur donner les moyens de leurs ambitions. En aidant au financement de la reprise d'entreprise par exemple. Les organismes et commissions qui décident de ces financements sont encore trop peu sensibilisés à la capacité qu'ont les femmes de prendre en charge et déployer des activités créatrices d'emploi. Si la nouvelle économie sociale et solidaire est plus inclusive, les cheffes d'entreprises sont encore trop tenues éloignées de l'industrie.

Pourtant, en France, de nombreuses zones rurales maintiennent une dynamique sociale et économique grâce à la reprise des activités industrielles par des entrepreneurs engagés... parmi lesquels nombre de femmes solidaires de leur territoire. C'est l'un des axes fondamentaux de l'action menée par les Femmes Chefs d'Entreprises de France (FCE).

Ironie de l'histoire, les FCE sont nées au sortir de la seconde guerre mondiale en sachant maintenir l'activité industrielle. Les hommes mobilisés avaient dû confier les clés des entreprises aux femmes qui ont alors découvert leur capacité de cheffes d'entreprises performantes. Dans ce tumulte, l'économie française continue son activité sous le pilotage efficace des femmes, pourtant très peu préparées au sujet. De là vont naître des vocations, des ambitions, des visions d'entrepreneures que les FCE portent depuis lors avec enthousiasme et pugnacité.

Les FCE constituent un repère important parce que leur réseau de délégations est présent partout au plan national. Ces relais de proximité sont des espaces d'échanges et de partage, de meilleure connaissance de l'économie locale et de ses parties prenantes. Les mandats occupés par les FCE permettent d'être au coeur des centres de décisions, dans les assemblées, dans les organismes paritaires, dans les conseils d'administration... et de noter les progressions encore nécessaires !

L'avenir reste à inventer, nous bénéficions de fondamentaux solides et porteurs pour faire gagner l'économie.

Bio

Anne Sophie Panseri est présidente de Maviflex, entreprise qui conçoit, fabrique en France et installe des portes rapides dans le monde.. Elle préside depuis 2016 le réseau national FCE (Femmes Chefs d'Entreprises). Femme d'engagement, elle croit en la mixité au coeur des entreprises et des institutions comme facteur de développement économique.

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