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Archiduchesse met un pied dans l'écoresponsabilité

Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le

Centrée sur le made in France depuis sa création en 2009, la marque de chaussettes Archiduchesse travaille désormais à adopter des matières plus respectueuses de l'environnement. Sa dirigeante Camille Zamo espère, notamment, démocratiser l'usage des fibres recyclées.

Elle aurait pu choisir de souffler 10 bougies pour célébrer sa première décennie. La marque Archiduchesse a préféré s'offrir deux collections de chaussettes en matière recyclée. Sorties en mai 2019, " gris sélectif et " grisnelle de l'environnement " sont ses premières productions éphémères composées à 40 % de coton recyclé, 40 % de fibres de plastique et 20 % de fibres synthétiques. Une manière de s'emparer des sujets très en vogue que sont le gaspillage textile et les déchets plastiques. Cette démarche vient aussi compléter un ADN centré sur le made in France et ce depuis la création de la marque en 2009.

A l'époque, c'est Patrice Cassard qui dirige l'entreprise depuis ses bureaux basés à Saint-Etienne (Loire). Archiduchesse se définit alors comme un pure-player de la chaussette fantaisie : plus de 45 coloris sont d'ailleurs disponibles sur son site marchand. La formule fonctionne, puis s'essouffle.

En 2016, la croissance n'est plus au rendez-vous. Issue du marketing digital et du e-commerce, Camille Zamo rachète alors l'entreprise, la déménage à Clichy (Hauts-de-Seine) et la remodèle de fond en comble. " Je suis arrivée à une période cruciale pour l'entreprise : juste avant les fêtes de fin d'année. Il fallait donc agir vite pour limiter les pertes ", se remémore-t-elle. Son premier pari ? Sortir une collection éphémère de chaussettes pour Noël. Ensuite, Camille Zamo veille à ce que le site de la marque devienne adapté aux achats " mobile ", en corrigeant les quelques bugs qui faisaient défaut jusqu'alors. Puis elle renforce la communication par l'envoi de newsletters. " Il s'agit alors de réactiver des leviers délaissés par l'entreprise, mais qui constituent la base de la communication digitale ", explique Camille Zamo. Ce qui devait être une mesure d'urgence devient un axe stratégique pour la boite.

Des produits en quantité limitée

Chaque année, 4 collections éphémères sont proposées à la vente : un élément essentiel pour " animer les ventes et la communication, tout en évitant les stocks d'invendus ", selon les dires de la dirigeante. Cette dernière s'attèle également à soigner la présence d'Archiduchesse sur les réseaux sociaux dont le compte Facebook compte aujourd'hui 26 000 abonnés. Quant à celui d'Instagram, il vient de franchir la barre des 7 000 followers.

Pour s'assurer des marges plus confortables (les prix des produits d'achat ayant augmenté), Archiduchesse revoit ses tarifs à la hausse de 15 %. Une paire de chaussette est désormais vendue entre 6 et 12 euros.

Enfin, Archiduchesse révise son système de distribution, en signant auprès de plus de 100 partenaires revendeurs, dont certaines enseignes telles que Altermundi, spécialiste du commerce équitable. Résultat ? La croissance augmente entre 4 et 5 % en 2017 et 2018, et 2019 devient une année record avec une augmentation du chiffre d'affaires de 25 % ! Archiduchesse écoule, sur cette même année, plus de 130 000 produits. " Notre chance est d'être un accessoire du quotidien, ce qui nous met un peu à l'abri de la crise du textile. De plus, chez Archiduchesse, nous nous adaptons à la tendance. Depuis le départ de l'aventure, nous nous voulons responsables. Désormais, au-delà du produit local, nous voulons aussi privilégier les matières plus respectueuses de l'environnement ", poursuit Camille Zamo.

Travailler la fibre plastique

Son prochain objectif ? Trouver le partenaire qui lui permettra de proposer de manière pérenne une collection à base de produits recyclés.

Si la marque compte, depuis sa création, sur un partenariat avec la PME familiale Boussaud Textiles pour la confection de ses chaussettes, elle cherche un second expert en mesure de travailler les fibres particulières que sont celles issues du plastique. " Ce sont des fibres plus courtes donc moins résistantes ", indique Camille Zamo. L'entreprise cherche actuellement différents modèles et différents process de production. Elle songe également à l'emploi de matières plus respectueuses de l'environnement (car moins gourmandes en eau), tels que le lin ou le chanvre.

Archiduchesse

Clichy (Hauts-de-Seine)
Camille Zamo, présidente, 36 ans
SAS > Création en 2009 (reprise en 2016)
Effectif : 2 salariés
CA 2019 : NC

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