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Droit à la déconnexion : mythe ou mirage en 2025 ?

Publié par Linda Labidi le - mis à jour à

Alors que les ponts du printemps ouvrent la voie aux vacances, une question persiste : les Français arrivent-ils vraiment à décrocher du travail ? Selon une étude Indeed x Censuswide, 1 salarié sur 4 consulte encore ses mails pro pendant ses congés. Et ce n'est là que la partie émergée de l'hyperconnexion ordinaire.

Malgré les promesses post-Covid d'un monde du travail plus flexible, la culture du présentéisme perdure :

  • 39 % des salariés disent rester tard par simple souci d'image.
  • Chez les 16-24 ans, ce chiffre grimpe à 62 %, preuve d'une pression implicite dès l'entrée dans la vie pro.
  • Près de 1 sur 2 estime que la présence compte plus que les résultats.
  • Résultat : 52 % des salariés déclarent que leur équilibre vie pro/vie perso est relégué au second plan.

    Droit à la déconnexion : affiché, rarement appliqué

    Si 74 % des recruteurs affirment que la déconnexion est une priorité, seuls 42 % des salariés constatent des mesures concrètes en entreprise. Pire : 13 % des recruteurs admettent attendre que leurs équipes restent joignables en dehors des horaires de travail.

    Chez les jeunes, le décalage est encore plus net : plus d'un sur deux juge que son manager ne respecte pas le droit à la déconnexion.

    La frontière pro/perso s'efface... même en vacances

  • 16 % des salariés consultent leurs mails le soir.
  • 24 % restent connectés pendant leurs congés, plus souvent les femmes (25 %) que les hommes (22 %).
  • Les parents sont particulièrement exposés, reprenant souvent le travail le soir une fois les enfants couchés.
  • Et même après le bureau : 22 % reçoivent encore des e-mails une fois leur journée terminée.

    Une surcharge numérique toxique

    L'étude révèle un usage excessif et parfois absurde de la communication écrite :

  • 27 % estiment qu'un appel serait souvent plus efficace qu'un mail.
  • 17 % ressentent du stress lié au volume de mails, jusqu'à 20 % chez les séniors.
  • Cette saturation numérique affecte la santé mentale et l'attractivité des postes : 29 % des salariés placent la déconnexion parmi leurs critères clés dans une recherche d'emploi.


    Le droit à la déconnexion existe... sur le papier. Sur le terrain, pression silencieuse, culture du présentéisme et surcharge numérique sapent son efficacité. Les salariés, en quête d'un vrai équilibre, attendent désormais des actes. Comme le rappelle Eric Gras (Indeed), il est temps de transformer les intentions en engagements concrets et visibles.


    Méthodologie : L'étude « Droit à la déconnexion » réalisée pour Indeed en partenariat avec Census Wide a été réalisée auprès de deux échantillons : un échantillon de 1 000 salariés français, un échantillon de 1 001 répondants de 25 ans et plus, responsables du recrutement en France. Les données ont été collectées entre le 12.02.2025 et le 18.02.2025. Censuswide emploie des membres de la Market Research Society et respecte le code de conduite de la MRS ainsi que les principes d'ESOMAR. Censuswide est également membre du British Polling Council