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Des achats à l'entreprenariat, l'histoire d'Antoine Michelet patron d'Igloo DA

Publié par Camille George le | Mis à jour le

Après avoir évolué dans l'univers des achats pendant près de 10 ans, Antoine Michelet, ingénieur de formation, s'est lancé dans l'aventure de l'entreprenariat en rachetant une PME provençale dans le secteur de la distribution automatique, Igloo DA.

Comment en êtes-vous venu à racheter Igloo DA?

Je crois que j'ai toujours eu la fibre de l'entreprenariat. Déjà, en tant qu'acheteur, j'étais attiré par les projets de création d'organisations, de construction de modèles. Je murissais ce projet depuis longtemps et comme je n'avais pas d'idée de création je me suis naturellement orienté vers le rachat d'entreprise. J'ai fais une première tentative en 2011 mais au dernier moment le vendeur s'est rétracté.

En attendant de trouver un autre projet, je me suis tourné vers le conseil en tant que consultant achats indépendant. J'ai rapidement développé un petit portefeuille de clients et démarré une collaboration avec Buying Peers. C'est en travaillant avec eux que j'ai un jour rencontré le patron d'Igloo DA.

Comment avez-vous procédé?

Ma première tentative manquée en 2011 m'a permis de prendre conscience de l'ampleur de la démarche. Le rachat de sociétés est un métier. Seul on ne peut pas tout maîtriser. Ceux qui ont le mieux réussi leur reprise sont ceux qui ont su s'entourer. De plus, Igloo DA était valorisé à 7 M€, acquérir seul était exclu. J'ai donc fait un LBO (un rachat à effet de levier) et fait appel à des investisseurs tiers.

Vers qui vous êtes vous tourné ?

En premier lieu, j'ai volontairement demandé au vendeur d'investir à mes côtés. Il ne s'agit que d'une faible participation mais c'est rassurant pour les équipes comme pour les banques de constater que le cédant reste engagé. Ensuite grâce à mon réseau dans la région je connaissais quelques investisseurs potentiels. Je me suis rapproché d'un intermédiaire qui a souhaité tenter l'aventure. Ensemble, nous avons monté le dossier pour créer la holding et lancé un appel à investisseurs.

Rapidement Bpifrance et BNP Paribas Développement se sont intéressées au dossier. Il était important pour moi d'avoir ces deux grandes signatures qui garantissent un investissement de qualité, sans ingérence excessive.

Gérer des investisseurs multiples n'est pas toujours simple. Comment cela s'est-il passé?

Si le périmètre et le rôle des uns et des autres est bien défini et que chacun joue le jeu, tout se passe bien. Bpifrance et BNP m'ont vraiment bien accompagné sans être trop présents. Il m'ont laissé faire mes calculs tout seul, évaluer l'activité, les axes d'amélioration, les plans d'action prioritaires.

Pourquoi avoir choisi Igloo DA?

Igloo DA est dans le top 3 des acteurs du secteur en Provence. C'est le petit des "gros acteurs" si vous voulez. C'est une très belle PME qui dispose d'un portefeuille client de qualité avec notamment Prodia+. De plus, on observe une tendance forte en matière d'évolutions technologiques sur le secteur de la distribution automatique. C'est très intéressant. En structurant un peu plus Igloo DA, tout en veillant à maintenir sa flexibilité de PME, on a un potentiel de développement important.

Quels sont vos projets pour Igloo DA?

Le volet RH était prioritaire. Bien gérer la transition, travailler sur l'ambiance au travail pour fédérer les équipes et s'assurer de leur implication est essentiel avant même d'envisager tout développement. Ensuite, en parallèle de tout l'aspect pilotage qu'il faut retravailler, l'objectif est de développer l'activité.

Nous allons mener une action dynamique notamment en terme de marketing et de communication et avons déjà lancé une dizaines de projets. Concernant la partie techno je vais rencontrer des start-up pour voir de quelle façon nous pourrions collaborer sur des projets comme le paiement sans contact par exemple.

Qu'est-ce qui vous plait dans vos nouvelles fonctions?

Le challenge de faire grandir une entreprise en étant totalement libre de ses choix et de ses décisions. Le fait de ne pas être soumis à des politiques de restructuration décidées par des directions situées à l'autre bout du monde.

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui souhaitent se lancer dans l'aventure?

Il faut bien s'entourer avant mais aussi après, dans la durée, avec des équipes juridiques, comptables et autres. Il ne faut pas hésiter à externaliser surtout si on n'est pas du métier. Évidemment, bien préparer son projet. Les belles petites boîtes ne courent pas les rues. Et, enfin, être persévérant et savoir prendre des risques. Il faut se dire qu'il faut deux ans pour finaliser le projet.

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