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[Interview] Les ingénieurs, des entrepreneurs en puissance

Publié par Catherine Moal le - mis à jour à

L'association des Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF) organise le 3 avril 2014 la 2ème édition de la Journée de l'ingénieur dans plus de 28 villes françaises. Julien Roitman, président de l'IESF, revient sur la relation ingénieur et entrepreneur.

Pourquoi avez-vous choisi, pour cette 2ème édition de la "Journée Nationale de l'Ingénieur", le thème "Innover, Entreprendre" ?

L'ingénieur est innovateur par nature. Il a tout pour devenir entrepreneur dès qu'il y a une technologie à la clé. Aujourd'hui, 96 % des ingénieurs français sont encore salariés, les 4 % restants sont à leur compte. Au nombre d'environ 40 000, ceux-ci oeuvrent dans le conseil, l'audit ou dirigent la boîte qu'ils ont créée... En travaillant bien, nous devrions pouvoir doubler la mise à 8 % d'ici à 2020. C'est cet engagement que nous essayons d'insuffler fortement à notre public d'ingénieurs, partout en France.

Vous pensez que les ingénieurs peuvent s'intéresser à l'entrepreneuriat ?

C'est évidemment oui ! À condition que PME ne veuille pas forcément dire start-up. C'est une chose que nous répétons avec beaucoup de constance : il faut travailler autant sur les reprises que sur les créations d'entreprises. À Ingénieurs et Scientifiques de France (IESF), nous pensons que les ingénieurs seraient tout à fait pertinents sur ce premier point. Ils aiment le concret, quitte à tout remettre à plat, revoir les organisations, les machines... Il y a d'ailleurs un climat qui s'installe en ce sens. Lors de notre enquête annuelle, il y a deux ans, nous leur avions demandé s'ils avaient un projet personnel d'entrepreneuriat en tête : 11 % en moyenne avaient répondu "Oui". Ce chiffre montait à 25 % pour les moins de 30 ans.

Julien Roitman, président de l'IESF

C'est très positif...

Tout à fait. De même, au sein des associations d'anciens élèves, on voit de plus en plus apparaître des groupes d'entrepreneurs ou de Business Angels... C'est un signe qui ne trompe pas. La création, fin 2012, du réseau des Business Angels des Grandes Ecoles (Badge) est également un indice.

Et les incubateurs internes aux écoles d'ingénieurs, c'est aussi une solution ?

C'est un autre indice ! Le plus flamboyant étant celui de l'ESCPI ParisTech qui dépend de la ville de Paris et où ont officié Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak... Cet incubateur infuse l'esprit d'entrepreneuriat à ses étudiants depuis de très nombreuses années. On peut citer aussi l'incubateur ParisTech Entrepreneurs, opéré par Télécom ParisTech, qui remet chaque année les prix Tremplin Entreprises au Sénat... ou encore, celui de Centrale Paris. Tout ceci se développe et il faut l'encourager.


La "Journée de l'Ingénieur"

Orientée grand public, décideurs et pouvoirs publics, cette deuxième édition de la Journée nationale de l'Ingénieur, organisée sous le Haut-patronage du Président François Hollande, vise trois objectifs :
-Donner de la visibilité au métier de l'ingénieur ;
-Développer le sentiment d'appartenance à un corps professionnel ;
-Encourager les ingénieurs à innover et entreprendre.
L'an dernier, l'événement, étendu sur une douzaine de villes françaises, a réuni 3 000 participants. Cette année, 6 000 personnes sont attendues (28 villes).
Sont également prévues, entre autres, lors de la manifestation parisienne à La Villette, des interventions des ministres Arnaud Montebourg (redressement productif) et Fleur Pellerin (PME, Innovation et Économie numérique), ainsi que de Claudie Haigneré, présidente d'Universcience, l'établissement public du Palais de la Découverte et de la Cité des Sciences et de l'Industrie...

Pour voir le programme complet : www.iesf-jni.org



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