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Intelligence artificielle au travail : des salariés motivés... mais livrés à eux-mêmes

Publié par Linda Labidi le - mis à jour à

Une étude Ipsos commandée par l'école Jedha révèle un décalage criant entre la montée en puissance de l'IA dans les entreprises et l'accompagnement réel des salariés. Deux ans et demi après l'arrivée de ChatGPT, la majorité des actifs se dit à la fois curieuse... et complètement seule face à cette révolution.

Alors que 49 % des actifs reconnaissent que l'IA a déjà transformé ou va transformer leur métier, seuls 26 % se disent parfaitement à l'aise avec ces outils. Loin de toute posture technophobe, 28 % confessent même se sentir dépassés par les changements en cours. Un malaise particulièrement perceptible chez les plus âgés et les employés.

Et pour cause : 76 % des actifs n'ont reçu aucune formation à l'IA. Pis, 30 % utilisent leurs propres outils sans supervision de leur entreprise. Le Shadow IT - usage de technologies en dehors du cadre officiel - s'installe donc discrètement, générant des risques en matière de cybersécurité et de cohérence opérationnelle.

Une volonté d'apprendre bien réelle

Malgré cette solitude numérique, les actifs ne demandent qu'à progresser. 70 % souhaitent mieux comprendre l'IA, un chiffre qui grimpe à 78 % chez les cadres supérieurs. Signe que l'IA n'est plus perçue comme un gadget, mais comme une compétence stratégique.

Et la motivation ne s'arrête pas là : 60 % des actifs veulent se former, 67 % jugent même urgent que les entreprises prennent les devants. Loin d'un effet de mode, cette dynamique reflète un besoin profond de se sentir acteur - et non spectateur - de la transformation en cours.

Des formations flexibles, courtes... et intégrées au quotidien

Les formats plébiscités ? Des contenus courts (3h20 par mois en moyenne), flexibles, en ligne et intégrés au temps de travail. Les actifs souhaitent avancer à leur rythme (34 %) et rares sont ceux prêts à suspendre leur emploi pour apprendre (27 %, sauf chez les 18-34 ans, plus enclins à se reconvertir ou se spécialiser).

Une balle dans le camp des employeurs

« Les entreprises intègrent l'IA dans leurs outils, mais laissent leurs collaborateurs se débrouiller seuls », résume Antoine Krajnc, CEO de Jedha. Le message est clair : sans une stratégie de formation ambitieuse, la transition vers l'IA restera incomplète et anxiogène.

Entre besoin d'efficacité, quête de sens et course technologique, les entreprises ont une carte majeure à jouer. Former leurs équipes à l'IA n'est plus un luxe, c'est un levier de performance, de fidélisation... et de confiance.


Méthodologie : Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 1000 actifs (hors agriculteurs) Français âgés de 18 à 65 ans.Cet échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge et de région. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne via la plateforme Ipsos Digital du 28 mai au 2 juin 2025. Ipsos rappelle par ailleurs que les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 0,4 à 1,8 points au plus pour un pour un échantillon de 1000 répondants. Ipsos a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252. Toute publication totale ou partielle doit impérativement utiliser la mention complète suivante : « Son