Tu n'échouera point !
Publié par Linda Labidi le - mis à jour à
92 % des Français reconnaissent le rôle clé des entrepreneurs dans l'économie. Pourtant, malgré l'attrait croissant pour l'indépendance professionnelle, l'étude Axtom-Ifop révèle que la peur de l'échec et un écosystème jugé trop peu protecteur continuent de brider les ambitions entrepreneuriales.
Prendre des risques fait partie intégrante de l'aventure entrepreneuriale, un fait admis par 97 % des Français interrogés. Mais cette prise de risque effraie :
À ces inquiétudes psychologiques s'ajoutent des obstacles structurels : charges fiscales (85 %), instabilité des revenus (82 %), lourdeurs administratives (40 %) et isolement professionnel (56 %).
Des profils différemment touchés
Les femmes soulignent davantage la difficulté de cumuler vie pro et vie perso, ainsi que la nécessité d'un capital de départ. Les moins de 35 ans, eux, redoutent surtout la surcharge de travail, le stress et la solitude.
Un constat préoccupant quand on sait qu'en 2024, 60 852 chefs d'entreprise ont perdu leur emploi, soit 166 par jour, un record depuis 2015.
« Oui à l'entrepreneuriat, mais pas à n'importe quel prix »
Si 57 % des Français déclarent qu'ils se lanceraient si toutes les conditions du succès étaient réunies, seuls 36 % envisagent réellement de franchir le pas. La demande est claire :
« Trop de vocations restent encore freinées par la peur de l'échec et la complexité administrative », souligne Jérémie Benmoussa, Directeur général associé d'Axtom. « Pour que l'entrepreneuriat devienne un véritable levier de développement économique et social, il est urgent de repenser les conditions de réussite : accompagnement juridique, administratif, financier, mais aussi modèles collectifs qui allient autonomie et solidarité. »
Vers une nouvelle culture entrepreneuriale
L'image de l'entrepreneur solitaire évolue. Près d'un Français sur deux (49 %) perçoit désormais l'entrepreneuriat comme une aventure collective. Les réseaux sociaux y contribuent fortement : LinkedIn, Instagram ou YouTube permettent aux entrepreneurs de partager leurs parcours, leurs doutes et leurs succès.
Cette dynamique favorise une culture tournée vers l'entraide, la collaboration et la co-construction.
La France ne manque pas d'entrepreneurs en puissance. Elle manque d'un environnement qui leur donne les moyens de réussir - et surtout le droit à l'erreur.
Méthodologie : l'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 2 701 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 02 au 14 mai 2024.