Recruter en 2025 : sortez le chéquier !
Publié par Linda Labidi le - mis à jour à
Entre guerre des talents et quête de sens, la rémunération redevient l'arme n°1 des DRH. Le tout premier Guide salarial publié par LHH Recruitment Solutions dresse un constat clair : les entreprises qui veulent recruter et retenir doivent ouvrir le portefeuille.
Certaines fonctions deviennent critiques, et les rémunérations suivent. En logistique, dopée par l'e-commerce, l'IA ou les impératifs environnementaux, les cadres sont de plus en plus sollicités. Un Directeur logistique gagne désormais 134 371 € en médiane, un Directeur de la supply chain 120 505 €. Ces postes stratégiques pilotent des chaînes d'approvisionnement complexes où la moindre erreur peut coûter des millions.
Même logique dans l'industrie : dans les usines modernisées, les responsables contrôle de production et amélioration continue (86 500 € chacun) ne se contentent plus d'appliquer des process, ils les optimisent en continu. Un savoir-faire rare qui se paie.
En R & D, le recrutement vire au casse-tête. Face à une pénurie de profils hautement qualifiés, les entreprises sont prêtes à tout. Le salaire médian d'un Directeur développement produit atteint 167 206 €, celui du Directeur R & D grimpe à 166 797 €. Sans surprise, ces talents s'arrachent à prix d'or.
Un fossé persistant entre cols blancs et cols bleus
Le top 5 des métiers les mieux payés concentre les directions stratégiques. En tête, le Directeur des ressources humaines (175 770 €), suivi par le Directeur des relations investisseurs (168 332 €) et le Directeur financier (167 853 €). Ces fonctions pilier combinent expertise métier et rôle d'ambassadeur en interne comme en externe.
À l'autre bout du spectre, les métiers manuels et les fonctions support restent moins rémunérés. Mais l'écart se réduit : sous la pression des besoins de main-d'oeuvre, les salaires ouvriers progressent. Certains secteurs, comme le BTP ou la logistique, multiplient les hausses pour retenir leurs équipes terrain.
Transparence salariale et nouvelles exigences
Le rapport au travail évolue. Selon une étude APEC-Terra Nova, 54 % des jeunes actifs placent le salaire en tête de leurs priorités, devant le sens ou l'équilibre de vie. Un signal fort : la rémunération redevient centrale. Et ce n'est pas fini.
Un quart des salariés ayant quitté leur poste en 2023 l'ont fait pour gagner plus (source DARES). Une tendance amplifiée par la directive européenne sur la transparence des rémunérations. Ce nouveau cadre oblige les entreprises à publier leurs grilles salariales et à justifier les écarts, notamment entre hommes et femmes. Résultat : les salariés seront mieux informés, plus vigilants, et moins enclins à accepter l'opacité.
Un impératif de compétitivité
« La rémunération concentre une grande partie des attentes, des tensions et des arbitrages du monde du travail », résume Philippe Perret, VP de LHH Recruitment Solutions France & Luxembourg. Elle devient un outil d'attractivité autant qu'un facteur de fidélisation.
Face à cette nouvelle donne, les employeurs doivent repenser leur politique salariale : rémunération fixe compétitive, dispositifs d'intéressement, avantages en nature, télétravail élargi. Les leviers sont nombreux... mais doivent être actionnés avec cohérence.
Car aujourd'hui, plus que jamais, le pouvoir d'attraction d'une entreprise se joue sur la fiche de paie.
Méthodologie : Les données proviennent de COMPASS, l'outil d'analyse des rémunérations développé par le groupe Adecco. COMPASS s'appuie sur un agrégat de sources comprenant notamment les données issues de missions de recrutement, de placements réalisés et d'observations terrain. L'ensemble de ces données est soumis à une revue qualitative, permettant une validation des fonctions par filières.
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