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Bien-être au travail : l'open space, facteur de trouble pour les salariés

Publié par Amélie Moynot le - mis à jour à

Une étude du cabinet Eléas sur les incivilités au travail montre comment la nouvelle organisation du travail et les nouvelles technologies peuvent impacter le moral des salariés. Focus.

Une absence de bonjour le matin, une remarque un peu sèche ou déplacée, un mail sans aucune formule de politesse, de la part d'un client, d'un collègue ou d'un visiteur. Voilà le type de désagréments auxquels sont exposés 42 % des salariés français selon une étude1 d'Eléas, cabinet de conseil en management et prévention des risques psychosociaux, sur les incivilités au travail, dévoilée jeudi 5 novembre 2015.

En cause, d'après l'enquête: l'open space. Celui-ci augmente l'exposition aux incivilités pour 58 % des personnes interrogées. " Les salariés sont critiques vis-à-vis de l'open space, analyse dans un communiqué Xavier Alas Luquetas, président-fondateur d'Eléas, avant de poursuivre : Dans le calcul économique que les entreprises font en choisissant l'open-space, il serait pertinent d'intégrer les coûts de mise en oeuvre de mesures concrètes de qualité de vie au travail. Faute de quoi les coûts indirects liés à la démotivation, aux arrêts maladie et au mal-être des personnes risquent de faire penser la balance dans le mauvais sens ".

Abus de smartphone

En cause également, l'usage inapproprié des nouvelles technologies, à l'heure où les entreprises deviennent de plus en plus connectées. Ainsi, plus d'un salarié sur deux trouve insupportable qu'un collègue réponde à un appel téléphonique pendant une réunion. Plus d'un sur trois, qu'il écrive des mails ou SMS et plus d'un sur quatre, qu'il consulte tout simplement son portable. Par ailleurs 61 % des salariés trouvent insupportable la réponse à un appel durant un entretien en face à face. " Actuellement, peu d'entreprises ont mis en place des pratiques adaptées [concernant l'utilisation des téléphones portables, ndlr], mais il semble bien que le temps est venu d'une meilleure discipline quant à leur usage ", préconise l'expert.




Source : Eléas, 2015



Les jeunes, ces malpolis

Plus d'un salarié sur deux considère que les comportements incivils sont liés à l'âge. Ce sont les 16-34 ans qui sont vus comme ayant le plus de comportements impolis. Une génération pas totalement irresponsable car elle apparaît aussi comme celle qui souffre le plus de ces incivilités, en étant plus sujette à la démotivation (67 % des 20-34 ans contre 59 % pour les plus de 55 ans), au manque de confiance de soi, aux " crises de nerfs ou de larmes " (34 % contre 21 %).

" La représentation que l'on a des générations Y et de leur rapport au travail fait qu'on les penserait naturellement plus détachées de ces situations par rapport à leurs aînés ; or il n'en est rien, déclare dans un communiqué Xavier Alas Luquetas, président-fondateur d'Eléas. Les stratégies d'adaptation cognitive (prise de distance) sont moins développées et efficaces pour les jeunes et les rendent de faire plus vulnérables ".

1 Enquête menée par l'institut Ginger pour Eléas auprès de 1001 salariés français métropolitains âgés de 16 ans et plus (tous statuts professionnels et secteurs d'activité confondus) via un questionnaire administré par Internet du 7 au 16 septembre 2015.

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