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"Made in Breizh" : cap sur 3 PME bretonnes dynamiques

Publié par Amélie Moynot le

Le point commun entre ces trois entreprises du Finistère, à la pointe de la Bretagne ? Outre leur secteur d'activité - autour de la mer et de la pêche - leur capacité à innover ou à réinventer leur modèle pour grandir. Présentations.

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Fiiish s'ancre à l'export

Attraper de gros poissons. Ce n'est pas seulement un rêve de policier chanceux. C'est aussi le métier de Fiiish, spécialisée dans la conception, la vente et la distribution de leurres pour la pêche. Son modèle est B to B to C, ses clients sont les détaillants (coopératives maritimes, magasins de détail) et les distributeurs. Les produits (3 au total, 300 références) sont commercialisés à partir de 6,90 euros pour le Black Minnow, son leurre phare.

La particularité de la société est son ancrage à l'export. Présente dans 26 pays, en Europe et au Maghreb principalement, elle réalise la moitié de son chiffre d'affaires à l'international. "La stratégie est pertinente car nous avons peu de produits et la volonté de se développer. Il faut donc que l'on puisse les amener sur un maximum de marchés pour qu'on y soit considéré comme l'original", explique Frédéric Orlach, cogérant de Fiiish. L'activité est en effet particulièrement exposée au risque de contrefaçons.

Dans ces différents marchés à l'export, la PME noue ainsi des partenariats avec des distributeurs, qui commercialisent ses leurres auprès des clients finaux. Elle se lance en Grande-Bretagne et en Espagne dès 2013. D'autres pays suivront. "Au début nous ne pensions pas plus loin que notre département. Nous avions une vision bretonne de notre produit puis nous nous sommes transportés de façon nationale", puis internationale, relate le dirigeant. Et d'ajouter : "notre image bretonne nous a aidés".

Une demande au rendez-vous parce que ses produits se démarquent. L'autre particularité de Fiiish réside, en effet, dans sa capacité à innover. Ses appâts sont l'aboutissement d'un long travail de R&D. Une démarche entièrement internalisée. Par ailleurs, la société travaille avec l'Université Bretagne Sud pour mener des recherches sur les matériaux et trouver des innovations afin d'optimiser ses produits. Aujourd'hui, ses trois leurres sont brevetés. "Nous devons investir sur la propriété intellectuelle car nous sommes beaucoup copiés, en Espagne, au Portugal", rapporte Frédéric Orlach.

Tournée vers l'avenir, Fiiish vise désormais l'Amérique du Nord dans les douze mois (États-Unis, et peut-être Canada). L'idée est de créer une filiale aux USA, afin de pouvoir gérer les stocks sur place, puis de s'appuyer sur un ou plusieurs distributeurs pour la vente. Dans le cadre de sa conquête de ce marché, l'entreprise participe depuis quatre ans à un salon de la pêche à Orlando (Floride) et a peaufiné, durant ce laps de temps, une stratégie marketing adaptée aux besoins du marché américain. La sortie d'un nouveau leurre est également prévue d'ici à la fin de l'année 2017.

Repères

Raison sociale : SARL
Siège social : Guipavas (Finistère)
Année de création : 2010
Cogérants : Matthieu Guennal, 39 ans (R&D et communication) et Frédéric Orlach, 44 ans (gestion globale)
Effectif : 16 personnes (les 2 cogérants et 14 ETP)
CA 2016 : NC (croissance moyenne de 15 à 20 % par an depuis 2012 - 18 % entre 2015 et 2016)
Twitter : @fiiish_officiel


Global Seafood innove en vendant du poisson frais sur le Web

Comment un grossiste en produits de la mer, tourné à plus de 80 % vers l'export, notamment en Asie, en vient-il à livrer aux particuliers des langoustines fraîches chez leur poissonnier de quartier ? C'est l'histoire de Global Seafood, start-up bretonne innovante, qui n'a pas hésité à jouer sur les deux dimensions -globale et de proximité- pour partir à la pêche au succès.

"Nous étions capables de vendre du produit vivant à 10 ou 15 000 kilomètres de son lieu d'origine, mais de le faire davantage à Hong Kong qu'à Lyon ou Paris, rapporte Pierre Yves Bizien, codirigeant de l'entreprise. Voilà pourquoi nous avons souhaité mettre notre service au niveau du national".

Pour cela, l'entreprise lance le site Poissonnerie.com. L'idée est de permettre aux particuliers de s'approvisionner en ligne en produits de la mer, et d'être livrés en 24 heures (ou 48 heures) chez eux ou via des points relais, principalement des commerces alimentaires de proximité. Une façon, aussi, de soutenir ces professionnels en les aidant à générer de l'activité complémentaire.

Les premières commandes sont enregistrées en juin 2016. "Nous visons le waouh effect", affirme Pierre Yves Bizien. D'où un soin particulier apporté à la confection des commandes, livrées dans des emballages étudiés pour garantir la fraîcheur du produit, et avec citrons, serviettes fraîcheur ou encore suggestions de recettes pour mieux satisfaire le consommateur.

Un effort qui porte ses premiers fruits. Le site devrait permettre de dégager 200 à 250 k€ de chiffre d'affaires à fin juillet 2017, et une centaine de commandes sont enregistrées par semaine en moyenne. Par ailleurs, "25 commerçants partenaires sont recensés". Un réseau que la société entend encore déployer pour générer davantage de commandes tout en renforçant sa visibilité.

Pour aller plus loin, l'entreprise peaufine une offre d'abonnement (réception d'un panier de poisson hebdomadaire) ainsi qu'un concept de box "prêt à cuisiner" proposant une recette et tous les ingrédients, poissons et autres, pour la réaliser. Une campagne de communication, via de l'affichage dans le métro, sera déployée à partir du mois de septembre pour faire connaître le site.

Global Seafood est également tournée vers d'autres projets. Elle a, en janvier 2017, racheté des viviers locaux (photo), emblématiques de la région mais en difficulté, afin d'en éviter la fermeture. Si c'est "une opportunité" qui a conduit à cette acquisition, cela lui permettra de disposer d'ores et déjà d'un site de production pour ses besoins à venir.

Enfin, elle s'est rapprochée d'Amazon, en négociant un partenariat dans le cadre de Prime Now, service de livraison en une heure. "Amazon prépare ses commandes sur notre stock", explique Pierre Yves Bizien. De quoi booster l'activité. En parallèle, elle vend aussi ses produits sur la marketplace. Par exemple, à Noël dernier, un stock de homards s'est écoulé en moins d'une heure... Une manne dont l'entreprise entend bien profiter pour dynamiser sa croissance.

Repères

Raison sociale : SAS Global Seafood
Siège social : Morlaix (Finistère), viviers et bureaux situés à Plougasnou
Année de création : 2015
Cogérants : Pierre Yves Bizien, 38 ans et Erwan Corre, 37 ans
Effectif : 27 personnes
CA 2016 : 1,5 M€ / CA 2017 : 7 M€ (prévisionnel, lié à la reprise des viviers)

© Emmanuel Pain

Comment la conserverie Courtin se réinvente

Conjuguer tradition et modernité. Si beaucoup d'entreprises font face à cet enjeu, la question se pose de façon particulièrement aiguë à la conserverie Courtin, PME plus que centenaire - née en 1893 - spécialisée dans la fabrication et vente de soupes, tartinables et conserves de produits de la mer. En croissance de 15 % entre 2015 et 2016, l'entreprise, dirigée par Jean Collin, épaulé par son frère Charles à la direction administrative et financière et sa soeur Carole à la direction juridique, s'appuie aujourd'hui sur sept boutiques en propre pour se développer, ainsi que sur un réseau de partenaires, comme Hédiard.

Pour faire perdurer le patrimoine, la fratrie innove. Le point le plus notable est, en février 2017, le déménagement de l'entreprise dans un nouveau site de 1900 m2, conçu en forme de paquebot pour rappeler l'univers maritime. Investissement global : 3,5 millions d'euros. Le nouvel emplacement permet de doubler la capacité de production.

Les dirigeants s'équipent aussi de nouvelles machines, pour gagner du temps lors de la fabrication, tout en réduisant les risques d'accident pour les salariés. Par exemple, en lieu et place d'anciennes marmites, ils se dotent d'un contenant unique de 1500 litres muni d'un bras automatique, afin de soulager la tâche des utilisateurs. Des équipements qu'ils souhaitent aussi à impact positif sur l'environnement, moins consommateurs d'eau par exemple.

En parallèle, les Collin augmentent leur surface de vente (le magasin passe de 35 à 300 m2) et diversifient l'offre qu'ils y proposent, basée non seulement sur leurs produits mais aussi sur d'autres spécialités bretonnes salées et sucrées ou encore de la vaisselle. Mais la vraie nouveauté tient à la création d'un espace découverte, pour expliquer l'histoire de l'entreprise et de la marque. Une façon de créer de l'attachement chez les clients en jouant la carte de la transparence.

Côté offre, l'entreprise fourmille de projets. En s'appuyant sur son ancrage artisanal - ses produits sont sans colorants, conservateurs ni exhausteurs de goût - et son approvisionnement local, elle prévoit d'enrichir sa gamme de produits. Par exemple, elle compte renforcer son offre de verrines, un format adapté aux nouveaux modes de consommation. Elle souhaite pour cela s'adjoindre l'aide d'un chef étoilé.

Au-delà, la conserverie entend aussi mettre l'accent sur l'international, qui représente pour l'heure 5 % environ de son chiffre d'affaires. Elle mise pour cela sur la participation à des salons spécialisés, comme le SIAL (Salon international de l'alimentation). Tous les moyens sont bons pour faire grandir la notoriété de ses soupes.

Repères

Raison sociale : SAS
Ville : Trégunc (Finistère)
Année de reprise : 2014
Dirigeant : Jean Collin, directeur général, 38 ans
Effectif : 17 personnes
CA 2016 : 2,4 M€

Amélie Moynot

Amélie Moynot

Journaliste

Journaliste depuis 2009, j’ai rejoint la rédaction de Commerce Magazine, Artisans Mag’ et Chefdentreprise.com en 2015. Mes domaines de [...]...

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