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Cyberattaques : quand l'inaction coûte plus cher que la prévention

Publié par Marcus White, spécialiste en cybersécurité chez Specops le - mis à jour à

Chaque mois, des milliers d'organisations s'épuisent à courir après des alertes de sécurité qu'elles ne traiteront jamais toutes. Pendant ce temps, les cybercriminels, eux, n'ont besoin que d'une seule faille oubliée pour pénétrer le système et mettre à mal la continuité de l'activité. Près de 60 % des compromissions informatiques sont dues à des vulnérabilités connues mais non corrigées - faute de temps, de ressources ou de priorisation claire.

La gestion traditionnelle des vulnérabilités (VM) peine à répondre aux réalités actuelles : les équipes croulent sous les alertes, doivent trier manuellement, et agissent trop souvent dans l'urgence, avec un impact direct sur la performance de l'entreprise.

Or, une faille critique non traitée peut coûter des millions : interruption de services, pertes financières, atteinte à la réputation, amendes réglementaires. Protéger son SI ne relève plus seulement de la conformité : c'est un levier de résilience et de compétitivité.

Face à cette surcharge, une approche fait la différence : la Gestion des Vulnérabilités Basée sur les Risques (RBVM). Plutôt que de tout traiter, on concentre ses efforts sur ce qui menace réellement l'entreprise aujourd'hui.

5 bonnes pratiques pour transformer votre gestion des vulnérabilités en atout business

1) Cartographiez précisément vos actifs critiques Une visibilité incomplète est le premier piège. Identifiez en priorité les systèmes qui soutiennent votre coeur d'activité et vos données sensibles. Une faille sur un actif vital est plus dangereuse qu'une faille sur un composant isolé.

2) Évaluez le risque dans un contexte métier Oubliez la liste froide des scores CVSS. Intégrez des données d'exploitation réelles et alignez le risque sur vos enjeux métiers : impact potentiel sur la production, sur la chaîne logistique ou sur la continuité des opérations.

3) Automatisez la priorisation et la remédiation Le tri manuel est chronophage et source d'erreurs. Mettez en place un scoring dynamique et connectez vos outils RBVM à vos workflows internes pour que les corrections soient suivies et traitées sans délai.

4) Intégrez la sécurité à la culture d'entreprise La cybersécurité ne doit pas rester l'affaire exclusive du service IT. Sensibilisez les métiers, impliquez les équipes DevOps, RH et direction pour qu'elles intègrent la logique de gestion des risques dans leurs propres processus.

5) Donnez de la visibilité au top management Transformez vos indicateurs techniques en métriques compréhensibles : exposition résiduelle, temps moyen de correction, zones à risque prioritaire. La cybersécurité devient alors un argument pour rassurer clients, partenaires et investisseurs.

En finir avec la surcharge d'alertes, c'est protéger non seulement le SI, mais aussi l'activité, la réputation et la croissance de l'entreprise.

Dans un contexte où chaque faille exploitée peut devenir un scandale coûteux, la sécurité n'est plus un poste de dépense : c'est un avantage concurrentiel pour ceux qui savent gérer leurs priorités.

En cybersécurité comme ailleurs, moins, c'est mieux - à condition de cibler juste.


Sergio est Vice-Président de la stratégie produit chez Outpost24. Fort de plus de 25 ans d'expérience dans la cybersécurité, il est également le fondateur de SecludIT et de la Cloud Security Alliance. Avant de rejoindre Outpost24, il a occupé plusieurs postes de direction, notamment en tant que CTO chez Mailinblack et Directeur R&D chez NetSecureOne. Sergio a débuté sa carrière à Porto en tant que hacker éthique, et est titulaire d'un doctorat en sécurité des réseaux de Télécom Paris.