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Créations d'entreprises : Combien ça coûte ?

Publié par Linda Labidi le - mis à jour à

Vous avez un projet de création d'entreprise ? Vous vous demandez quels sont les frais à prévoir pour concrétiser votre ambition ? Dans cet article, nous vous présentons les principaux postes de dépenses à anticiper, selon le type d'activité et la forme juridique que vous choisissez. Vous trouverez également des conseils pratiques pour optimiser votre budget, ainsi qu'un panorama des aides disponibles.

L'année 2024 a été marquée par une forte vitalité entrepreneuriale en France. Selon les données provisoires de l'Insee, le nombre total de créations d'entreprises a atteint 1 112 000. Les secteurs les plus dynamiques restent le nettoyage, les services de transport type VTC, ainsi que les soins esthétiques.

Études et préparation du projet

Avant même d'immatriculer votre structure, plusieurs postes de dépenses sont à prévoir pour valider la viabilité de votre idée :

  • Étude de marché : indispensable pour connaître la demande, les concurrents, les prix pratiqués et les attentes clients. Elle peut être réalisée en interne ou confiée à un prestataire. Le budget varie entre 0 € (en mode "fait maison") et 3 000 € pour une prestation professionnelle. Une alternative intéressante consiste à solliciter des écoles de commerce ou d'université : dans le cadre de leurs projets tutorés, les étudiants réalisent régulièrement des études de marché gratuitement, encadrés par leurs enseignants.
  • Business plan : document clé pour présenter votre stratégie, vos objectifs financiers et convaincre vos partenaires. Comptez entre 0 € si vous le réalisez seul, et 2 000 à 4 000 € si vous faites appel à un expert-comptable.
  • Frais annexes : ils incluent les déplacements, les réunions, les premiers outils logiciels (bureautique, CRM), ainsi que les démarches de protection intellectuelle (dépôt de marque à l'INPI : 190 € minimum). Il convient toutefois de rester vigilant : de faux courriers, souvent très officiels, sont parfois envoyés aux créateurs d'entreprise, au nom d'organismes publics. Ils demandent le règlement de prestations fictives (inscription à des registres, publications, etc.). Ces arnaques ciblent particulièrement les jeunes entreprises, souvent peu informées. Avant de payer une quelconque facture, il est indispensable de vérifier la légitimité de l'émetteur, notamment en consultant les sites officiels du gouvernement ou en demandant conseil à un expert.
  • Démarches administratives et frais juridiques

    Depuis le 1er janvier 2023, toutes les formalités de création d'entreprise s'effectuent via le portail unique formalites.entreprises.gouv.fr, piloté par l'INPI. Voici les principaux frais à anticiper à cette étape :

  • Annonce légale : obligatoire pour toute création de société (SARL, SAS, etc.), elle consiste à publier un avis de constitution dans un journal habilité du département. Ce document officialise la naissance de l'entreprise et informe les tiers de ses caractéristiques. Le coût varie selon la longueur du texte et le support choisi, mais comptez généralement entre 100 € et 200 €.
  • Frais de greffe : ils correspondent au coût d'enregistrement de votre entreprise auprès du Registre du commerce et des sociétés (RCS) ou du Répertoire des métiers (RM). Ces frais sont fixés par décret : environ 40 € TTC pour une société et 25 € pour une entreprise individuelle.
  • Rédaction des statuts : les statuts définissent le fonctionnement de la société (règles de décision, répartition du capital, pouvoirs des dirigeants...). Bien que l'on puisse les rédiger soi-même, il est recommandé de faire appel à un professionnel (avocat ou expert-comptable) pour éviter les erreurs. Le coût de cette prestation oscille entre 500 € et 1 500 €, selon la complexité du dossier.
  • Dépôt du capital social : pour créer une société, il faut déposer le capital sur un compte bancaire professionnel. Ce dépôt donne lieu à une attestation obligatoire pour l'immatriculation. Certaines banques facturent des frais d'ouverture de compte ou des frais de gestion, en plus du dépôt lui-même.
  • Coûts selon la forme juridique choisie

  • Micro-entreprise : inscription gratuite via autoentrepreneur.urssaf.fr. Toutefois, certaines professions réglementées imposent une assurance ou une qualification spécifique.
  • Entreprise individuelle : depuis la réforme de mai 2022, l'entreprise individuelle bénéficie automatiquement de la séparation entre patrimoine professionnel et personnel. Plus besoin d'opter pour le statut EIRL, aujourd'hui supprimé.
  • SARL, SAS, SA : la nomination d'un commissaire aux apports est requise si les apports en nature dépassent 30 000 € ou la moitié du capital social. La mission peut coûter entre 800 € et 2 500 € selon les biens à évaluer.
  • Frais de démarrage : local, matériel, personnel

    Une fois votre entreprise officiellement créée, d'autres dépenses importantes doivent être anticipées pour assurer le bon démarrage de l'activité. Elles varient fortement selon le secteur, la taille du projet et la stratégie de développement choisie.

  • Location de local : que ce soit pour un bureau, un local commercial ou un entrepôt, les loyers sont très variables. Comptez de 300 € à plus de 2 000 € par mois, selon la ville, la surface et le type de bail (précaire, commercial, professionnel). Pour limiter les frais fixes, certaines entreprises privilégient le coworking, à partir de 150 € par poste, ou le domicile du dirigeant, lorsque l'activité le permet (freelance, consultant, etc.).
  • Achats de départ : l'équipement initial comprend souvent du matériel informatique, des logiciels, du mobilier, des machines ou des véhicules professionnels. Le budget peut aller de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d'euros selon l'activité. Pour limiter l'investissement de départ, deux options sont possibles :
  • Le crédit-bail (ou leasing) : vous louez un équipement (véhicule, ordinateur, imprimante, etc.) avec option d'achat à la fin du contrat.
  • La location simple : sans option d'achat, elle permet de lisser les dépenses sur plusieurs mois.
    Ces solutions offrent de la flexibilité, évitent de mobiliser trop de trésorerie initiale, et permettent d'évoluer vers du matériel plus performant en cours de route.
  • Assurances professionnelles : certaines sont obligatoires, comme la responsabilité civile professionnelle (RC Pro) pour les professions réglementées, les activités de conseil ou du bâtiment. Elle couvre les dommages causés aux clients ou aux tiers. D'autres sont facultatives mais fortement recommandées : multirisque professionnelle (locaux, matériel), perte d'exploitation, cyber-risques, véhicule professionnel, etc. Le coût total peut varier de 300 € à 1 500 € par an, voire davantage pour des secteurs à risque.
  • Recrutement : l'embauche de salariés représente un coût significatif. Il faut intégrer :
  • les salaires bruts et charges sociales (environ 40 % à 45 % supplémentaires en charges patronales),
  • les frais de recrutement (annonces, cabinets),
  • et les coûts de formation, obligatoires dans certains cas (sécurité, habilitations). Même un stagiaire peut générer un coût (gratification obligatoire au-delà de deux mois, encadrement, équipement).
  • Misez sur les accompagnements

    Créer une entreprise implique de nombreux postes de dépenses : études préalables, frais juridiques, aménagements, communication... En fonction du secteur et du statut choisi, le budget de départ peut varier de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Mais des solutions existent pour optimiser ces coûts : aides publiques, outils gratuits en ligne, accompagnement d'experts, financements alternatifs. Bien informé et bien préparé, le porteur de projet met toutes les chances de son côté pour réussir son aventure entrepreneuriale.